2015/01/30-IM – Londres, Grande-Bretagne – [Mission d’introduction de Maxence Roy] – Le transporteur

La monotonie des livraisons commençait à agacer Maxence qui s'épanouissait plus dans l'action que dans la répétitions de petites tâches journalières. Le carnet dans lequel il notait les informations récoltées au fil des jours se remplissait bien et le Québécois se demandait combien de temps cette collecte allait bien pouvoir durer encore.

Lors des prises de contacts, il fournissait les différents éléments de la journée mais toutes ses tentatives pour en savoir plus étaient restées lettre morte, son contrôleur de mission semblant même prendre un malin plaisir à le laisser mijoter dans son impatience. L'attitude plutôt malsaine d'Ed en son encontre accentuait encore la hâte qu'avait Maxence de terminer son infiltration. Il sentait le malfrat devenir de plus en plus pressant et devait se faire violence pour ne pas lui voler dans les plumes.

La nouvelle livraison le conduisait dans un secteur un peu plus chaud qu'à l’accoutumé. Le paquet, soigneusement enroulé dans le blouson de l'agent pour minimiser l'impact des secousses, avait été fixé sur le porte-bagages du vélo et Maxence pédalait vigoureusement dans les rues sordides. La faune urbaine était bien différente de celle côtoyée ces derniers jours et tendait à se rapprocher de celle que le garçon avait fréquentée lors de sa phase "loubard".

Roulant au milieu de la chaussée, il essayait de ne pas se faire distraire par le spectacles des femmes, faiblement vêtues, qui attendaient le client, exposant, partiellement hélas, une marchandise plus toujours de la première fraîcheur. Et soudain, l'incident arriva. Une bande de jeunes se mit en travers de la route, interdisant à l'adolescent de poursuivre son chemin à la même vitesse.

Pilant net pour éviter la collision, Maxence fit un dérapage avec sa roue arrière pour s'immobiliser sur place, calculant rapidement les chances qu'il avait de faire demi-tour et de tenter le passage par un autre itinéraire. Non, trop aléatoire comme solution, jugea-t-il, autant essayer de poursuivre son chemin.

Relançant son vélo d'un petit coup de pédale, le Canadien reprit sa route à vitesse réduite, se dirigeant droit vers la barrière humaine. Sans faire mine de s'arrêtait, il ne fonçait pas délibérément sur eux non plus mais manifestait clairement son intention de passer entre eux, comme si de rien n'était.

Tant bien que mal, Max espérait passer l'étrange lignée humaine. Pourtant, celle-ci se resserra alors qu'il approchait pour totalement le bloquer. L'un des jeunes finit même par lui attraper le guidon pour le freiner totalement alors que les autres commençaient à entourer l'agent. Le coursier eut le temps d'observer quatre d'entre eux tandis que le dernier était totalement derrière le vélo. Etrangement, le second semblait aussi être le plus teigneux...


Le plus âgé des trois, avec son manteau doté de polaire, interrogea Maxence :

" Alors gamin ? Qu'est-ce que tu fous par ici ? On t'a jamais vu ? Tu sais pas qu'on traverse pas notre territoire sans payer le prix ? "

Le troisième, blond cendré, rajouta :

" C'est quoi ce truc à l'arrière de ton vélo ? "

Les deux derrière Maxence entreprirent de se saisir du colis en commençant à se pencher au dessus.

Stoppé brusquement, Maxence mit pied à terre pour ne pas se voir déséquilibré. La tentative de passer l'air de rien venait d'échouer lamentablement et l'agent se dit qu'il aurait mieux fait de faire demi-tour quand il en avait encore la possibilité plutôt que de venir s'enferrer dans la nasse.

Visiblement, il était tombé sur un groupe de petits loubards (pourtant ils avaient des visages plutôt sympathiques) soucieux de marquer leur territoire et de jouer aux jeunes loups prêts à dépouiller le téméraire qui osait pénétrer dans leur domaine.

"Tabarnak !", protesta-t-il aussitôt. "Eh mate, prends ton gaz égal ! J'charche pas la marde, moi !"

Regardant droit dans les yeux le type en face de lui, Maxence ne se laissait pas démonter, ni n'affichait la moindre peur.

"Laissez-moi passer ! J'suis pas un pissou. C'est facile de se péter les bretelles à cinq contre un... Si t'es pas chicken, on s'fait ça à la loyale. Juste toi et moi... T'es game ?"

Énervé, le gamin serra les poings. Si la situation devait dégénérer, il ne se dégonflerait pas. Bon, le rapport de force n'était pas à son avantage mais, même s'il était certain d'avoir le dessous, il distriburait certainement quelques bons coups. Sentant une présence derrière lui, le Québécois se retourna vivement, et apostropha ceux qui faisaient mine de s'emparer du paquet sur le porte bagages. Manquerait plus qu'il se fasse dépouiller par des bouffons. Non pas que conserver ce paquet importât à Maxence plus que de raison (s'il se le faisait piquer, il le signalerait à Ed, voilà tout et le malfrat se débrouillerait pour se faire respecter) mais le gamin n'aimait pas se laisser marcher sur les pieds.

"Touchez pas à ça, vous autres!", aboya-t-il sèchement. "Et passez devant qu'je vois vos fraises !"

Devant l'accent surprenant de Maxence, les cinq gamins explosèrent de rire. A n'en pas douter, ils n'avaient pas compris grand chose des premières paroles du canadien. Devant la proposition de un contre un, le petit teigneux ne sembla pas intéressé et continua de rigoler de plus belle avec ses amis. L'intelligence d'un garçon en groupe était divisée d'autant d'individus, disait-on, ce qui se vérifiait nettement ici.

" C'est bon, ferme-là ! " lui lança-t-il, pas intéressé par un sous par le duel proposé. Il profitait de la présence des autres loustics, c'était sûr.

Lorsque Max aboya sur les deux derrières, ceux-ci sursautèrent et répondirent :

" Sinon quoi ? "

Leur nombre semblait leur dresser une audace à toute épreuve et un "courage" qu'ils ne méritaient probablement pas individuellement. Celui au manteau polaire arrêta soudainement de se marrer et observa le teigneux.

" Ouai, pourquoi tu ferais pas un duel Colin ? " demanda-t-il narquois.

Surpris, le petit écarquilla un peu les sourcils envers son camarade en se demandant quelle mouche l'avait piqué.

" Qu.. Quoi ? Mais je vais le rétamer, ça sert à rien ! " essaya-t-il se de justifier.

Le cinquième bonhomme se rapprocha du petit en rigolant.


" Ouai, pourquoi ? T'as peur en fait ! "

" Mais même pas vrai ! " rajouta du tac-o-tac le gamin. " Ramène toi que je t'éclate ta gueule ! " termina-t-il à l'encontre de Max, pour se donner probablement un peu de courage et prouver aux autres ce qu'il valait.

Sans ménagement, il lui attrapa le bras pour essayer de le faire basculer, alors que deux autres loubards maintenaient droit le vélo pour que Maxence ne l'entraîne pas dans sa chute.

Poussé par ses camarades, le petit teigneux semblait accepter l'idée d'un affrontement direct. Faut dire que Maxence ne payait pas de mine et était plus jeune que lui donc que, techniquement, les risques étaient assez réduits.

Tiré par le bras, l'agent faillit tomber par terre mais réussit à se maintenir debout. D'un rapide mouvement du bras, il se dégagea d'un coup sec avant de faire face à l'autre gamin.

"Ca va, t'as les guts, c'est correct !", approuva-t-il en titubant légèrement pour retrouver son équilibre. "Juste toi et moi alors ? Et vous me lâchez patience si je gagne ?"

Se tenant sur ses gardes, Maxence ne quittait pas son adversaire des yeux. Le tout serait d'éviter de montrer trop de dispositions pour les arts martiaux pour neutraliser, de la façon la plus crédible possible et sans brutalités excessives, l'apprenti terreur. Il faudrait certainement aller jusqu'à une lèvre fendue ou un oeil au beurre noir mais le Québécois espérait pouvoir en rester là.

"Et vous autres, vous touchez pas à mon bicycle !", essaya-t-il de prévenir.

Enfin, un peu d'action finalement ! Cette mission commençait vraiment à sombrer dans la routine la plus déprimante, il était temps de mettre un peu d'animation...

Devant les paroles de Maxence, le petit sembla s'énerver un peu :

" Vas-y ferme-là avec tes mots bizarres 'spèce de Mongol ! "

Naturellement, l'agent n'eut aucune confirmation qu'il serait tranquille s'il gagnait le combat. Le gamin se mit un peu au milieu de la route en faisant signe à son adversaire de venir, tandis que le groupe de garçon se rapprochait pour observer le combat en beuglant pour encourager leur camarade.

" Ca t'apprendra à venir chez nous ! " lança-t-il vraisemblablement pour se donner du courage.

Sans crier gare, Colin se jeta sur Max et essaya de lui décocher un coup de poing au visage. De toute évidence, il n'était vraiment pas habitué à se battre et il ne serait pas un danger pour un sous. L'agent n'eut donc aucune difficulté à esquiver le coup d'un pas en arrière. Ses "amis" le chambrèrent directement :

" Oh le nul, il arrive même pas à toucher cette taffiole ! "

" Vas-y, ta gueule ! Je vais le niquer j'te dis ! "

D'un rapide retrait du buste, Maxence avait esquivé facilement le coup maladroit que lui portait le dénommé Colin. Bon, ce ne serait pas trop difficile de ce débarrasser d'un adversaire de ce style, il n'y aurait même pas besoin de faire appel à des talents cachés. Nul besoin de saut périlleux ou autre rondade pour surprendre le gamin, mais il allait falloir se montrer prudent quand même pour ne pas l'humilier.

"Moffé !", commenta le Québécois. "T'es pas déjà au coton, quand même ? Tu peux mieux faire..."

Provoquant le blondinet, Maxence serra les poings et se mit en garde à son tour. Bon, on allait échanger quelques coups, histoire de se mettre en forme... L'agent comptait prendre l'avantage par quelques frappes sèches dans le ventre pour couper le souffle avant d'enchaîner par un crochet au visage.

Mais, avant tout ça, il fallait laisser Colin le toucher au moins une fois, pour lui permettre de sauver les apparences. Maxence comptait attendre le prochain direct au visage que l'autre lui porterait pour se laisser toucher légèrement en présentant sa joue avant de riposter fermement et de terminer le combat en deux ou trois coups.

Devant les nouvelles paroles de Maxence, Colin sembla mettre un instant à comprendre. Il fronça les sourcils, mais heureusement, seule la fin de la phrase sembla compter, à savoir la boutade qui ne manqua pas de faire mouche. Que ses camarades se permettent déjà de se moquer de lui, c'était quelque chose même s'il devait y être habitué. Mais que son adversaire le nargue ainsi !

" Connard, ferme-là ! "

La boule de nerf se jeta alors sur l'agent et lui décocha un coup de genou dans le ventre auquel ne s'attendait pas Max lors du contact.

" Tiens salope ! " se vanta alors Colin, fier d'avoir réussi à coller un coup.

Se tenant le ventre un instant, l'agent entendit les autres clamer en choeur :

" Achève-le, achève-le, achève-le ! "

Consciencieux, Max les écouta et décocha un coup de poing fulgurant dans le ventre du petit caïd qui s'écroula au sol sans avoir le temps de se prendre un second coup. Ses amis se turent soudainement et un blanc de quelques secondes s'installa devant la victoire éclair inattendue du coursier.

Se retournant vers le reste du groupe, Maxence remarqua qu'ils n'étaient plus que deux à suivre le combat. Les deux autres venaient d'arracher du vélo le colis que l'agent devait trimballer. Ils étaient à cinq mètres à peine mais lorsque le Canadien tenta de s'avancer vers eux, les deux plus vieux bloquèrent le passage. Le blond et le dernier que Max ait remarqué s'éloignèrent rapidement en courant, le paquet sous le bras.

L'agent neutralisa rapidement celui à la polaire, commençant légèrement à être irrité par la situation. L'autre l'observa, soudainement moins sûr de ce qu'il devait tenter ou pas. A une quinzaine de mètres maintenant, les deux zigotos qui avaient mis les voiles s'étaient retournés et crièrent :

" Hé ducon ! Rattrape-nous ! "

" Trouduc ! "

Le gamin envoya le paquet au petit blond en faisant une jolie cloche, pour faire enrager davantage Max. Pourtant, lorsque le paquet toucha l'enfant, une chose inattendue se produisit. Le paquet explosa littéralement, lâchant une petite déflagration suffisante pour faire basculer le grand et Maxence, pourtant assez éloignés. Le claquement sonore de l'explosion avait été assez élevé pour choquer quiconque était proche.

Les oreilles sifflantes et un peu sonné dans l'immédiat, le coursier releva le visage en se redressant sur ses coudes. Du petit blond, il ne restait malheureusement rien de particulièrement déterminable. A quelques mètres de son ancienne position, le second gamin était au sol, gravement blessé. Une petite flamme crépitait sur ses vêtements.

Au sol, celui à la polaire se redressa doucement aussi malgré le coup qu'il s'était prit. Il chercha du regard ses camarades.

" Co... Colten ? " demanda-t-il, fébrilement.

L'autre grand, près de Maxence semblait quant à lui un peu trop sonné au sol pour réagir. Derrière eux, Colin était toujours au sol, sonné après le coup qu'il avait mangé.

Merde, mais ils jouaient à quoi ces cons ? Profitant de la bagarre, les deux derniers voyous venaient de s'emparer du paquet que Maxence devait livrer et jouaient avec pour narguer l'agent. Ce dernier eut à peine le temps de neutraliser les aînés de la bande qu'une explosion terrible retentit, projetant tout le monde au sol.

"Estie !", jura le Québécois en secouant la tête, encore choqué. "Calisse de Tabarnak d'saloperie !"

Se remettant debout, le gamin se dirigea rapidement vers les victimes. Pour le blondinet, il n'y avait, hélas, plus rien à faire. Passant au deuxième gamin, Maxence ne put que constater son état également critique. Mais comment une chose pareille avait-elle pu se produire ? Quelle bande d'idiots que ces gamins qui avaient provoqué leur propre perte sans même le savoir. L'agent eut un frisson rétrospectif en y repensant. Sans l'intervention de ces loubard de bas étage, il aurait peut-être été victime lui-même de cette explosion.

Appelle ces maudits secours !", cria-t-il au type à la polaire. "Ta gang s'a fait décrissée, faut les aider..."

Pris d'un soupçon (l'explosion était-elle accidentelle ou avait-elle été provoquée ?), l'adolescent s'accroupit au niveau des restes de son blouson (s'il y avait un responsable à ce carnage, cette destruction se paierait aussi !). Écartant rapidement les morceaux de tissus calcinés, il cherchait à trouver un quelconque dispositif de mise à feu, un truc qui lui montrerait que cet attentat avait été planifié.

Vite, ne pas s'attarder sur les lieux plus que de raison. Maxence n'avait aucune envie de devoir fournir des explications à un quelconque flic de banlieue. Dès le petit inventaire effectué, il récupérerait son vélo et disparaîtrait le plus vite possible.

Le second gamin avait le visage recouvert de sang. Un peu de liquide coulait le long de ses oreilles et de ses narines. Les yeux fermés, aucun mouvement ne trahissait une respiration quelconque suite au choc reçu. Son sort semblait d'ors et déjà funeste.

Celui à la polaire reçut l'ordre de Maxence mais sembla mettre quelques instants à percuter. Finalement, tremblant comme une feuille, il se mit à tapoter frénétiquement sur son téléphone et le colla à son oreille. Lorsque l'agent observa les restes du déclencheur de la bombe, il ne remarqua rien qui lui rappelle un minuteur ou récepteur. La boite contenant la bombe semblait un peu plus épaisse que nécessaire, mais certaines parties étaient déchiquetées sous le coup de l'explosion, notamment la serrure.

Sans faire de vieux os, Maxence récupéra son vélo et s'en alla. Ses oreilles cessèrent de siffler lentement et il put entendre les sirènes au loin. Après quelques minutes, l'enfant était assez éloigné du lieu du drame. Il se retrouvait à un embranchement pour rejoindre au choix son domicile ou le dernier hangar en date d'Ed.

Tout en pédalant pour s'éloigner rapidement du lieu du carnage, Maxence cogitait énormément. Il y avait décidément quelque chose qui ne collait pas vraiment dans l'enchaînement des évènements. Comment avait-il pu être amené à transporter une bombe ? Enfin s'il s'en référé aux restes du déclencheur retrouvé, il s'agissait bien d'une bombe et pas seulement de quelques bâtons de dynamite en vrac... Quel était le cinglé qui pouvait confier un tel engin à une personne sans la prévenir ? A moins qu'il n'ait eu un autre but... Celui d'éliminer un coursier, une fois quelques livraisons effectuées... Tout bénef en somme ! On utilise quelqu'un pendant quelques temps puis on le fait disparaître. Et, pouf ! Plus de témoin...

Serrant les dents de rages, le Québécois sentait vraiment la colère monter en lui. En plus, deux gamins - pas si innocents que ça, il fallait bien l'avouer quand même - y avaient laissé la vie... Et, comble de tout, un blouson presque neuf avait été réduit en l'état de guenille ! Tout ça devait se payer !

S'arrêtant sur le carrefour, Maxence sortit son téléphone. Après un moment de réflexion, il décida de na pas appeler directement son contrôleur de mission. En effet, ce dernier risquait de lui interdire de poursuivre et le gamin voulait nettement présenter l'addition à Ed, et avec les intérêts si possible...

Pianotant rapidement, il écrivit un message expliquant où il devait effectuer sa livraison suivante et quel avait été la nature du paquet. N'omettant pas de signaler l'explosion qui avait causé deux victimes, Maxence précisa qu'il se rendait vers le hangar d'où il venait de partir.

Le message envoyé, l'agent remit le téléphone au fond de sa poche et se remit en route. Il ne répondrait certainement pas à un appel de son contrôleur de mission, voulant éclaircir certains détails par lui-même. Arrivant à proximité du hangar, il laissa son vélo dans un coin et s'approcha, essayant de ne pas se faire remarquer. Son objectif, cette fois, était de pénétrer discrètement dans l'entrepôt, espérant trouver rapidement Ed et voir si ce dernier était seul.

A pas de velour, Maxence se faufila entre les allées du hangar qui, étrangement, était toujours vide d'activité comme tous les autres. N'entendant aucun bruit quelconque, que ce soit des pas, des paroles, des objets déplacés ou des bruissements de feuilles, le garçon put se déplacer à la recherche d'une présence.

Après quelques traversées d'allées, l'agent remarqua une petite salle dans un angle du hangar. Dans celle-ci, une faible lumière éclairait ce qui ressemblait à un bureau. Des vitres entouraient la pièce, la plupart étant recouvertes de stores baissés. La porte était quant à elle fermée.

Entre les barres des stores, Max remarqua une silhouette, attablée au bureau.

Toujours furieux, Maxence se glissait entre les rayonnages de l'entrepôt, veillant à rester dans l'ombre lors de son déplacement. Vide ! Tout semblait particulièrement désert et silencieux. Se pouvait-il que le malfrat se soit déjà envolé ? Cela corroborerait la thèse de l'attentat prémédité, visant à faire disparaître un témoin gênant. Mais pourquoi Max serait-il devenu un témoin gênant ? L'agent repassa rapidement dans sa tête ses différentes actions depuis son "recrutement" par Ed. Il n'avait vraiment pas l'impression d'avoir commis d'imprudence ou du moins donné de quoi griller sa couverture. Bon, il y avait bien eu l'épisode du téléphone mais le Québécois était certain de ne pas avoir été vu lors de sa crise de curiosité. Et l'incident datait quand même de plus de deux semaines maintenant...

A moins que l'explosion ne soit vraiment qu'accidentelle... Mais, dans ce cas, Ed allait devoir s'expliquer sur les raisons pour lesquels il avait remis un paquet aussi dangereux à un gamin... Bon, il avait bien dit que le colis était fragile, mais fragile veut juste dire "qui peut casser" pas "qui va vous péter à la gueule" !

Ah, dans un des angles du hangar, un bureau était faiblement éclairé. Regardant prudemment par une fenêtre, Maxence vit un homme qui lui tournait le dos, assis à un bureau. De là où se trouvait l'agent, la silhouette ressemblait étrangement à celle d'Ed. Personne d'autre n'était en vue... c'était le moment d'intervenir.

Ouvrant la porte d'une main décidée, le Canadien entra dans la pièce.

"Tabarnak !", s'exclama-t-il, à mi-voix, d'un ton furieux. C'était quoi c'te calice d'estie d'paquet d'marde ? j'ai failli me faire décrisser ! T'es fou raide ou quoi ?"

L'entrée fracassante fit sursauter Ed qui était en train de trier des papiers. D'un main rapide, il se saisit d'une arme qu'il commença à lever vers Maxence avant de le reconnaitre et de l'écouter se faire engueuler par le virulent Canadien. Le truand sourit au jeune, légèrement en décalage avec la situation.

" Alors ? Ils ont pété ces connards ? C'est ce qui arrive quand on nous paye pas. " déclara Ed, amusé par l'énervement du gamin.

Il jeta un regard à sa montre rapidement et sourit. Le truand se leva, le pistolet à la main et demanda en fermant un peu mieux les stores :

" Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux qu'on revoit les tarifs pour ce genre de transports ? " ironisa-t-il alors qu'il passait derrière l'agent.

" Allez, d'accord, cette semaine comptera triple. Et t'auras un supplément si... "

Le loquet de la porte fut fermé et Ed observa l'agent en plissant légèrement les yeux, un petite sourire en coin.

" Si tu me laisses... " commença-t-il à dire en posant sa main libre sur l'épaule de Maxence, légèrement orientée vers son torse.

Ainsi l'explosion n'était pas un simple accident. Cet attentat était largement prémédité par la crapule qui l'employait. Qu'il puisse y avoir des victimes collatérales ne semblait même pas avoir effleuré le cerveau ramolli de l'homme ! Maxence sentit une violente nausée le saisir, un dégoût absolu de la charogne qui lui faisait face.

"S'pèce d'mangeux d'marde !", cracha l'agent écoeuré par autant ce cynisme. "C'est pas tes pisseux d'racailles qu'ont été décrissés mais des gamins d'une gang."

Maxence observait le petit manège de l'homme qui, après avoir verrouillé la porte, se portait dans son dos pour reprendre ses insinuations malsaines. Serrant les poings, l'agent parvint à se contenir quelques secondes, tout en ne perdant pas de vue la main armée du pistolet.

Au moment où Ed se rapprochait de lui à le toucher, l'adolescent porta rapidement un coup avec son coude gauche, visant le plexus. Puis rapidement, il voulait enchaîner par un atemi avec sa main droite pour désarmer le malfrat pour enfin le projeter au sol et l'achever d'un coup de talon.

Une telle charogne ne méritait aucune pitié et Maxence, fort des cours d'art martiaux du Campus, voulait le lui faire payer et ne comptait pas retenir ses coups. De toute façon, après l'explosion de la bombe, la mission, du moins dans la partie impliquant CHERUB, était terminée. Autant se faire plaisir en corrigeant un tel loubard...

Ed afficha une moue moins satisfaite quand il comprit que c'était des gamins "d'un" gang qui s'étaient fait avoir par la bombe. Il haussa les épaules. Un problème à la fois. Pour le moment, il y avait un divertissement en la personne de Max qui voulait visiblement gagner davantage d'argent... même si le vocabulaire et le ton étaient agressifs, ce qui ne manquait pas d'amuser l'homme. Peut être un fantasme ?

Pourtant, le malfrat se laissa surprendre par la vigueur du garçon. Il étouffa un hoquet de douleur lorsqu'il reçut un coup sur la poitrine, bloquant soudainement sa respiration. Sous la surprise, Maxence n'eut aucune difficulté à faire valser l'arme plus loin et à faire valdinguer Ed au sol par une prise qu'il maîtrisait. Sonné, l'homme parvint tout de même à cracher :

" Sale petit merdeux, j'vais te... " commença-t-il, sans parvenir à terminer sa phrase.

Et pour cause, le coup de talon de l'agent arriva à point nommé. Se pliant au sol, Ed lâcha un cri de douleur, visiblement paralysé pour un bon moment.

A cet instant, la porte du bureau vit sa poignée s'actionner avec vigueur à deux reprises.

Cool ! Au moins Maxence n'avait pas transpiré en vain sur les tatamis du Campus. les leçons avaient porté leurs fruits comme en témoignait l'envol, puis la chute brutale de l'espèce de salopard qui, non content d'avoir provoqué la mort de gamins (presque) innocents, comptait obtenir un bonus en tripotant le jeune garçon...

Ed, à peine au sol, se plia en deux sous le coup de talon rageur du Canadien. Accentuant son avantage, ce dernier enchaîna immédiatement par un atemi, porté avec son poing fermé, au niveau de la tempe de l'homme, ponctuant son coup par une nouvelle insulte.

"Prends ça dans ta face d'ostineux, maudit péteux d'broue !"

Sursautant brusquement en entendant quelqu'un actionner la poignée de la porte, Maxence délaissa son adversaire à terre (qui devait avoir d'autres soucis pour le moment...) pour faire face à la nouvelle menace. Le gamin était mal s'il se faisait surprendre ici après avoir rossé copieusement le truand. Même si ce dernier avait son compte pour quelques minutes, il n'était pas dit que l'agent puisse renouveler son exploit, surtout face à un adversaire sur ses gardes...

Avisant le revolver qui était tombé dans un coin, Maxence le ramassa rapidement avant de se placer contre la paroi de la pièce, côté charnières de la porte, en laissant l'espace suffisant à celle-ci de se rabattre contre le mur sans lui claquer le nez.

Si l'inconnu insistait pour entrer et réussissait à forcer le passage, le Québécois espérait le surprendre, comptant sur la présence de l'arme pour inverser le rapport de force. Bien que l'agent eut un doute sur le fait qu'il soit capable de tirer sur quelqu'un de sang-froid. Bien sûr, il connaissait parfaitement le fonctionnement des pistolets mais, entre faire des cartons au stand de tir et abattre un homme, il y avait une marge qu'il ne pensait pas pouvoir franchir. Son ami Zachary, qui avait déjà été confronté au problème et y avait fait face avec courage, n'était vraiment pas fier de son geste pourtant nécessaire.

Bien sûr, Maxence rêvait aussi du fameux t-shirt bleu marine, mais n'était pas prêt à payer un tel prix pour l'obtenir. Il restait donc à espérer que la seule vue de l'arme suffise à calmer le jeu...

La tête d'Ed fit un aller-retour d'un côté et de l'autre de ses épaules et le truand quitta sa conscience pour quelque temps, étalé au sol. A peine eut-il le temps de saisir de l'arme et de se cacher le long du mur perpendiculaire à la porte que celle-ci explosa au niveau de la serrure pour venir s'écraser à côté de Maxence. Ce dernier avait donc eut une idée de génie en ne se plaçant pas juste derrière l'amplitude de celle-ci.

Reposant un pied à terre, un grand homme musclé entra, pistolet à la main droit devant lui et dans un premier réflexe, pointa Ed au sol en rentrant. Max n'eut aucun mal à reconnaître Fury qui remarqua aussitôt l'agent armé. Restant silencieux, l'homme mit son arme au repos et se redressa avant de jeter au nouveau coup d'oeil au truand au sol. Cela fait il fit signe au Canadien de s'approcher d'un mouvement des doigts alors qu'il sortait de la petite pièce.

Aussitôt hors de portée d'Ed, l'homme attrapa Max par l'épaule en le secouant de façon mesurée :

" Mais t'es malade de revenir ici pour le tabasser ? Et s'il avait voulu te descendre parce que tu en avais trop vu sans te laisser le temps de broncher ? Ca t'avance à quoi ? Hein ! " le rabroua-t-il en chuchotant.

Fury jeta un coup d'oeil autour de lui rapidement et conclut :

" Ton contrôleur est fou d'inquiétude. Tu n'as pas répondu à ses messages et il sentait bien que tu ferais une connerie. Heureusement que j'étais dans un hangar près d'ici... "

Et en effet, dans l'action, l'agent n'avait pas senti son téléphone vibrer à plusieurs reprises. Trois sms et deux appels. Ca allait barder. Fury lâcha Maxence, se redressa et soupira avant de continuer :

" De toute façon c'est terminé. Ethan ne veut plus que tu continues cette mission. Ca te donnera une raison supplémentaire de disparaître. Tu vas récupérer tes affaires en speed chez toi, si tu veux en sauver, et tu vas au pub de la Gare. Tu auras une place libre dans un angle. Il t'y rejoindra. Maintenant dégage. " conclut un peu rudement l'homme avant d'aller rejoindre son truand de collègue.

A peine Maxence eut-il gagné son emplacement que la porte vola en éclats et laissa le passage à la montagne de muscles Fury. L'agent, qui avait braqué son arme vers l'intrus, rabaissa celle-ci en poussant un imperceptible soupir de soulagement. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait faire un carton sur cible réelle...

Gardant le revolver toujours à la main, il suivit l'agent du MI5, tête baissée, arborant un air renfrogné, sûr de son bon droit. Les réprimandes, bien que parfaitement fondées, provoquèrent une réaction d'indignation chez le gamin.

"Tabarnak, il a eu que c'qu'il méritait, c'maudit miardeux d'fif !", cracha le jeune garçon encore sous le choc. "C't'un malade ! Sa bombe a décrissé des gamins... j'aurais pu y rester aussi..."

Maintenant que l'excitation et la colère se calmaient chez Maxence, le Québécois ressentait le contre-coup de ses dernières actions. Il avait bien senti vibrer le téléphone dans sa poche à plusieurs reprises mais, sachant très bien de qui provenaient ces appels, les avait ignorés superbement. Maintenant, il lui faudrait affronter Ethan, furieux à juste titre, mais tant pis, le garçon avait le sentiment d'avoir accompli une bonne action en se passant les nerfs sur le truand.

"J'risquais rien !", affirma le gamin par bravade. "On est entraîné à la planche... C'est pas un maudit bavasseux comme Ed qui va faire sa loi..."

En effet, comme le ressentait Maxence depuis l'explosion, la mission était terminée. La politique de CHERUB était de ne pas mettre en danger la vie de ses agents car le département n'oubliait jamais que ce n'était que des enfants. Hochant la tête, le Canadien tendit son arme à Fury, après avoir remis la sûreté, d'un geste désinvolte, histoire de montrer, mine de rien, qu'il en maîtrisait le maniement. Malgré ses jambes flageolantes, l'adolescent voulait encore faire illusion.

"C'est OK, j'y vais.", dit-il simplement.

Tournant les talons, Maxence rejoignit son vélo sous le regard de Fury. Au moment d'enfourcher sa bicyclette, le gamin se tourna vers l'adulte pour une dernière bravade.

"N’empêche que c'était trop l'fun d'lui faire manger une volée..."

D'un coup de pédale ferme, le sentiment du devoir accompli, l'agent s'éloigna rapidement. Passant "en speed", comme disait Fury, dans l'appartement miteux où il avait passé les dernières semaines, Maxence ramassa un simple sac de sport contenant ses affaires. Sachant parfaitement que sa planque n'était que temporaire, tout était regroupé au même endroit pour permettre une récupération aisée et rapide.

Arrivant au niveau du pub, il dépassa celui-ci pour aller laisser le vélo dans une ruelle adjacente puis revint sur ses pas, observant les environs à la recherche de quelque chose de louche. Le lieu de rendez-vous avait beau être fixé par son contrôleur de mission, il pouvait avoir été grillé et il convenait de ne pas sauter à pieds joints dans un piège. Bien que Maxence puisse parfois agir en vraie tête brûlée, il n'oubliait pas pour autant les principes de sécurité élémentaire.

Tout semblant normal, il entra dans le pub, s'efforçant de prendre l'air d'un vieil habitué et se commanda un coca avant d'aller s'asseoir à une table dans un angle, espérant ne pas trop attirer la curiosité du barman devant un garçon de son âge, seul, en un tel lieu. Il fallait souhaiter qu'Ethan ne tarde pas trop...

A la remarque de Maxence Fury avait déclaré :

" Ed fabrique des bombes artisanales qui laissent à désirer parfois... Et t'es entraîné à te défendre, pas à te prendre une balle. Personne peut être entraîné à ça ! " corrigea en guise de dernière parole l'homme infiltré.

Il haussa les épaules suite à la dernière phrase désinvolte du Canadien et disparut dans la pièce où Ed était encore dans les vapes.

Une fois installé dans le pub. Max n'eut pas à attendre longtemps. Aussitôt dit, aussitôt fait, Ethan vint s'asseoir à sa table. Il semblait qu'il ait été vraiment près et même qu'il ait vu l'agent arriver. Un verre d'un cocktail de fruit tirant de l'orangé vers le rouge fut posé devant le contrôleur.

" Tu sais que j'ai essayé de te joindre au moins cinq fois depuis que tu m'as laissé ton message ? Pourquoi tu m'as pas répondu ? Je suis sûr que tu l'avais bien vu ! " commença-t-il par lancer au gamin, d'un ton agacé.

Ethan but une gorgée de son breuvage avant de reprendre la suite des remontrances.

" Tu survies à une bombe et la première chose que tu fais, c'est aller risquer ta vie juste pour le plaisir de cogner un type ? Ajouter ta mort à celles des gamins de la banlieue, ça aurait été du joli tiens. Quitte à mourir par solidarité, fallait le faire sur la bombe. " souffla-t-il.

Il soupira longuement et se reprit.

" Excuse-moi. Je me suis inquiété. je suis heureux que tu ailles bien. " avoua-t-il sans façons.

Reprenant son rôle de contrôleur après celui de papa poule, il commença :

" La bombe qui a explosé était l'oeuvre d'Ed. Il en fabriquait de ses mains mais c'est la première fois qu'il en fait usage. D'après l'adresse que tu nous as donnée, il semblerait que ce soit un client régulier qui n'ait pas payé depuis trop longtemps. L'explosion de celle-ci a été un accident, malheureusement. Cet idiot n'aurait probablement pas été gêné plus que ça si c'est toi qui avais été emporté... " pesta-t-il avant de reprendre une gorgée.

" Les renseignements rassemblés nous permettent de mettre sous surveillance les clients réguliers des paquets. De son côté, l'agent du MI5 avance. Le coup de filet sera synchro, le moment venu et de façon assez évidente, nous espérons que leurs activités éclateront par la même occasion. "

Ethan releva le visage un instant, regardant nonchalamment autour de lui comme un badaud qui s'ennuierait puis se reconcentra sur Maxence.

" Félicitations pour ton travail. Tu fais partie intégrante de la réussite prochaine du coup de filet. Finis ton coca, on prend le train dans moins d'une heure. " annonça-t-il en sortant le billet du garçon alors qu'il se mit à siroter son cocktail.

[HRP] Bravo ! La mission est un succès ! Merci pour ton rythme soutenu et pour ton personnage avec son petit caractère, très amusant à lire !

Tu peux ajouter 4 points à ton barème et poster dans l'enceinte du Campus.

Ed réfléchira à deux fois avant d'approcher un gamin de trop près...
Tu peux si tu le souhaites réagir une dernière fois avant la cloture du sujet ! [/HRP]

Maxence baissa la tête sous l'avalanche de reproches, justifiés pourtant, que lui faisait son contrôleur de mission. Le garçon savait qu'il s'était comporté de façon idiote en retournant voir Ed mais la volonté de "faire payer" l'homme ses dernières actions avait été la plus forte.

"J'sas qu'tu m'as appelé. Lâche-moi patience avec ça...", répondit-il, buté, d'une voix également agacée. "Mais j'avais un truc à régler avec c'maudit licheux. Y pouvait pas s'en sortir comme ça ! Pas après ça..."

Lorsque l'agent releva la tête, Ethan put voir que des larmes brillaient au fond de ses yeux.

"Calice, c'est d'ma faute si ça a crissé... J'aurais pas dû me laisser pogner par les gamins..."

Visiblement, Maxence était encore sous le choc et culpabilisait à l'idée que des innocents étaient peut-être morts à cause de lui. Corriger Ed lui avait semblé une juste chose après l'explosion.

"J'ai été prudent en retournant au hangar et je t'ai prévenu avant... Mais fallait qu'j'l' fasse..."

Après les remontrances, l'heure était venue pour les félicitations d'usage. Le Québécois hocha tristement la tête. Ce succès laissait quand même un arrière goût amer.

"J'espère qu'il va payer cher pour tout ça.", cracha-t-il, toujours plein de rancoeur envers Ed.

Prenant le billet que son contrôleur glissait sur la table, il sentait sa main trembler malgré lui, contre-coup visible des derniers évènements.

"Désolé de t'avoir inquiété comme ça.", reconnut enfin le Canadien. "Mais je devais vraiment le faire..."

Un peu moins d'une heure avant de prendre le train. Ça laissait amplement le temps de finir son verre et de s'installer. Logiquement, Ethan Groove devait voyager dans une autre voiture. Le contrôleur avait déjà pris assez de risques en rencontrant Maxence dans un lieu public mais l'inquiétude qu'il avait dû éprouver excusait cette légère entorse au règlement.

Ce soir, le garçon retrouverait sa chambre au Campus et pourrait sûrement retourner taquiner Zachary, du moins si ce dernier n'était pas déjà reparti en mission...

Épilogue

Les destinataires des paquets avaient tous été listés par Maxence. Le MI5 put relier les consommateurs de drogue et ceux qui préparaient des explosifs pour différentes raisons et réussit un grand coup de filet synchronisé dans les quatre coins de la banlieue londonienne.

L'appartement de Maxence fut retourné totalement et des recherches sur Maxence Baxter furent lancées dans un moteur de recherche, sans succès.

Ed quant à lui disparut totalement à la suite de ces évènements. Fury n'en entendit plus jamais parlé. Dans les mois qui suivraient, un corps serait retrouvé au fond de la tamise, criblé de coups de couteau et un poids le lestant.

L'enfant en bicyclette bleue était un autre coursier d'Ed. Il aurait témoigné pour attouchement de la part de ce dernier. La police ne retrouva jamais Ed dans les hangars cités par l'enfant.

Fury est toujours infiltré dans le réseau d'armement de SCAR. D'après ses dernières informations, le coup de filet a fait une mauvaise pub auprès des consommateurs du réseau entier qui ne fait plus confiance au groupe dans cette région, bien que celui-ci persiste dans ses actions et ventes illégales.

Les trois enfants de banlieue furent pris en charge par un psychologue suite à la mort de leurs deux amis. La police les interrogea sur les circonstances de l'explosion et bien qu'une description de Maxence fut donnée, la police ne parvint jamais à le retrouver.