2014/11/03-IR – St-Clement, Jersey- [Mission de recrutement de Sandji Jones, intialement Kvanh Padjar] - Wild child

Tirant de toute ses forces le drap, Kvanh parvint à peine à faire bouger l'homme. La différence de poids était bien trop élevée entre eux, et les pieds du garçon avaient tendance à glisser dans la boue sans lui permettre d'avoir une prise solide.

La pluie redoublait de puissance. Les gouttes d'eau ruisselaient sur le front de l'enfant qui était de nouveau une vraie éponge. Se baigner habillé ne l'aurait pas rendu plus humide qu'il ne l'était actuellement. Le brouhaha généralisé participait à une ambiance presque apocalyptique - les flammes en moins - et tous les arbres craquaient à intervalles réguliers.

Continuant à forcer sur ses bras et ses jambes pour reculer le bonhomme, les mains du garçon glissèrent et il partit en arrière. La chute dans la boue semblait proche, lorsqu'il rebondit avec surprise contre quelque chose. Ou quelqu'un ! Un homme assez grand et très rond était vêtu d'un k-way kaki.

" Putain mais qu'est-ce que tu fous dehors à cette heure là ! Tu m'as filé les miquettes à te tirer au milieu de la nuit ! " parla l'individu que Kvanh n'eut aucun mal à reconnaître comme étant le gros Nico.

Prenant les choses en main, l'homme aida le garçon à tirer la couverture pour éloigner le blessé de la voiture et essayer de le mettre à l'abris sous un arbre, il sortit rapidement son portable ensuite et appela des secours. Pompiers ou policiers, Kvanh n'en avait aucune idée. Néanmoins, Nico semblait s'attendre à une réaction du petit fugueur, puisqu'il le tenait par la main assez solidement pour éviter qu'il ne tente de nouveau de s'enfuir.

" Heureusement que tu t'es tiré et que t'as trouvé ce type ! Mais faut pas recommencer hein ! Tu sais pas ce qu'il peut t'arriver dehors hein ! C'est dangereux la nuit ! Puis il fait un temps de chiotte en plus ! T'aimes l'eau ou quoi ? " l'houspilla le bonhomme en attendant qu'arrivent les renforts.

Kvanh tirait de toute les forces que pouvaient lui permettre ses petit bras. Etre un super héros l'aurait bien arranger à ce moment précis. Là, il glissait à chaque pas, la pluie lui glaçait le sang, mais il était fortement résolu à ne pas abandonner cet homme. dans les film de série Z c'est toujours au bord du désespoir que le héros arrivait faire un exploit. et le petit garçon en faisait tout les jours dans son club de Natation tellement pris dans son effort, il ne fit absolument pas attention au bruit de pas qui arrivaient derrière lui. Kvanh tira une dernière fois et se senti basculer en arrière.

Il se voyait déjà se faire mal avant de sentir son petit corps rebondir contre une masse molle et inébranlable. Dans le noir, Kvanh crut se faire attaquer par une sorte de Pac-man Kaki. Mais la voix qui en parvenait lui fit rapidement comprendre que c'était bien pire qu'il ne se l'imaginait. Le gros Nico l'avait retrouver. Kvanh paniqua à l'idée de retourner à l'orphelinat et commença à sanglotait en baissant la tête comme si il venait de faire une grosse bêtise.

" j'ai entendu du bruit et... je voulais... je..."

A court d'argument, l'enfant se tut en donnant un léger coups de mains à Nico qui faisait tout le boulot pour tirer le type à l’abri Kvanh resta silencieux, la moue légèrement boudeuse. il était bien conscient que sa fugue venait de tomber à l'eau.... La pluie n'y était pas pour grand chose, d'ailleurs.

Ils allèrent se réfugier sous un arbre tandis que Nico appelait les secours et lui faisait la morale. l'homme le tenait fermement par la main pour l’empêcher de s'enfuir. Kvanh commençait vraiment a s'attacher à ce livreur. Il avait honte de l'admettre mais il avait la sensation qu'il s'était plus inquiéter se lui en quelque heures que son pére en toute une vie. Kavanh racla le sol avec son pied et se décida de lui avouer un peu la vérité. Il avait tenter de nier l'évidence...

"Mon pére est mort, il est porter disparu en mer, il était tout ce qu'il me restait au monde... Mais y viendra pas me chercher, je le sais bien! T'es un m'sieur super Nico, tes enfants auront de la chance de t'avoir comme papa! Mais je veux pas y retourner, je suis vraiment désolé!"

Le petit garçon ne lui laissa pas le temps d'encaisser la nouvelle. Il lui donna un méchant coups de pied d'en le tibia droit...

Le coups de pied dans le tibias... Première technique d'attaque intergénérationnelle très rapidement assimilable dans une cour d'école et qui avait de maintes fois fait ses preuves même contre quelqu'un de plus grands que soit. Kvanh essaya aussi de se dégager la main en essayant de mordre les doigt de Nico[b]

Attendant les secours, Nico posa un oeil sur le gamin qui l'avait fait cavaler en plein milieu d'une nuit pareil. Les révélations le tinrent en silence. S'il avait imaginé ça ! Kvanh restait pour lui un môme des rues, mais son histoire justifiait un peu plus qu'il aille lui piquer des cagettes avec ses amis. La méfiance du gros bonhomme était donc totalement éteinte lorsque le garçon lui fila un coup de pied au tibia. Il n'eut même pas à envisager de le mordre puisqu'il fut relâché aussi tôt.

Kvanh parvint à fausser compagnie à Nico en détalant comme un lapin. Il entendit au loin des bruits de sirènes tandis qu'il essayait de mettre autant de distance que possible entre lui et le lieu de l'accident. Au bout d'un long moment, il y parvint. L'enfant grelottait toujours autant. D'autant que dans sa fuite, il avait bien évidemment oublié de prendre ses biscuits, soigneusement emballés pour les protéger de la pluie.

Quelques jours plus tard, des journaux locaux titraient, entre des articles sur la pêche ou sur les indépendantiste :

Citation :

- L'orphelin retrouvé !
- L'enfant disparu a été retrouvé.
- Etat inquiétant pour l'enfant de l'orphelinat

Les journaux expliquaient tous à une différence près ici ou là, que l'enfant de l'orphelinat s'était échappé trois jours auparavant alors qu'il pleuvait. Son parcours n'avait pas encore été totalement déterminé depuis qu'il avait trouvé refuge chez un riverain qui l'avait hébergé pour la nuit et s'en était enfui. Le garçon avait été retrouvé dans un état de fièvre importante, une bronchite paralysant son corps de fatigue et il ne devait son salut présent qu'à la personne qui l'avait retrouvé près du pont d'une ville de la région.

L'enfant aurait ensuite été emmené à l'hôpital de Jersey pour tenter de l'y soigner. Ses jours étant pour le moment incertains.

Dans les jours à venir, les journaux continueraient de retracer l'aventure de l'enfant et surtout l'évolution de son état qui s'améliora au point que ses jours ne soient plus en danger. Celui-ci néanmoins ne reprenait conscience que lors de courts épisodes dans lesquels il marmonnait des choses incompréhensibles.

Pourtant, Kvanh allait se réveiller, le corps encore engourdi et faible.

Nico se tenait alors près de lui, avec quelques Comics qu'il lisait patiemment. Lorsqu'il se rendit compte que le jeune avait ouvert les yeux, il referma aussitôt sa bande dessinée et la posa à côté de lui, sur d'autres.

" Hé bha, t'es un sacré gros dormeur toi ! C'est pas la peine d'essayer de t'échapper, il pleut pas dehors... " le prévint-il tout de même.

Kvanh n'avait que peu de souvenir de se qu'il s'était passer. Il se rappelait sa fuite et le coups de pieds qu'il avait mis à Nico. Il s'en était voulu tout le chemin. Le gros bonhomme ne méritait pas un tel traitement. Mais pour rien au monde il ne remettrait les pieds à l'orphelinat.

Il ne savait pas combien de temps il avait couru exactement, mais il ne s'était pas arrêter de marcher avant de se trouver un endroit au sec. Fiévreux et épuisé, il s'était finalement couché sous un pont et s'était endormi tout tremblotant dans ses vêtements trempé.Le reste était assez floe pour lui sa température étant monté assez vite.

Il avait quelque brides de souvenir ou il s'était réveillé à l’hôpital en réclamant son père et sa mère dans un pakistanais incompréhensible. Kvanh n'avait pas vraiment assimilé ce qu'il avait fait subir à son organisme. Il savait juste qu'il avait passé un mauvais moment, que ce n'était pas complétement terminé et qu'il aurait besoin de repos.

Quand Kvanh ouvrit les yeux ce jours là. Il fut agréablement surpris de voir Nico à ses cotés. le petit garçon s'étoufa en riant à ce qui venait de dire son ami et lui répondit d'une voix faible en se frottant les yeux

"hehe... tu m'as pas vu le matin avant d'aller à l'école!"

Le petit garçon ne pouvait s’empêcher d'essayer de regarder la jambe droite de Nico.avant de lui demander sur un ton timide.

" Il va bien le m'sieur de la voiture?..." il laissa un petit blanc et s’empressa de rajouter. " Je voulais pas te taper...Tu m'excuses, dis?"

Nico sourit au garçon.

" Je préfère pas te voir au réveil. Tu dois faire peur. Déjà que là... Ouai, le mec de la voiture va bien. Il était un peu alcoolisé de ce que j'ai compris. "

Le bonhomme renifla avant de regarder lui aussi sa jambe.

" C'est bon, te bile pas. Je boiterai quelques jours encore mais je vais survivre. Je t'ai apporté des comics pour t'occuper. Tu dois te faire sacrément ch... Enfin bien t'ennuyer quoi. Fin... Voilà. " illustra-t-il en tapotant de la main sur la pile de magazines posés à côté de lui.

Une infirmière entra à ce moment là.

" Il y a un jeune homme qui souhaiterait le voir seul à seul. "

Nico regarda Kvanh un instant et se leva en maugréant :

" Surement un journaliste encore. Tu deviens une célébrité locale. Te fais pas avoir par la première fille venue, elles sont toutes vénales ! "

Il rigola tout seul et annonça avant de partir :

" Je repasserai te voir bientôt. Repose toi ! "

Nico sortit alors, accompagné par l'infirmière, tandis qu'un jeune homme entrait à son tour.

Il referma la porte immédiatement et s'approcha du lit de Kvanh. Il ne devait pas être très âgé. Une vingtaine d'années environs. Un jean et un blouson en cuir noir accentuaient un air presque désinvolte. Il vint s'asseoir là où était le bonhomme quelques instants plus tôt, sourit finalement au garçon et se pencha vers lui en s'appuyant sur ses genoux avec ses avants-bras.

" Kvanh j'imagine ? Des gamins qui voulaient pas retourner à l'orphelinat j'en ai connu des tas, mais capables de s'échapper aussi longtemps et de mettre autant d'énergie à rester introuvables, un peu moins ! Entre vouloir se barrer et le faire, il y a un fossé. Tu dois vraiment détester l'orphelinat, ou les gens là-bas ? "

Il se redressa et rajouta :

" En tout cas c'était assez courageux. Tu te retrouves à l'hôpital, alors certains diront que c'était un peu con mais bon. Au moins tu es têtu. Une qualité ou un défaut. Ca dépend des gens. Ca dépend des objectifs. Ca dépend aussi des résultats. Quelqu'un qui rate, on dira qu'il a été stupide du début à la fin sans jamais se remettre en question. Quelqu'un qui réussit, on dira qu'il a toujours su ce qu'il voulait et qu'il s'est accroché jusqu'au bout. C'était quoi ton objectif à toi ? Fuir l'orphelinat uniquement ? Vivre seul ? Vivre comme tu le veux ? Trouver un sens à ta vie ? Ou un but ?"

Kvanh ne répondit pas directement à son ami. Pas encore tout à fait réveiller et encore un peu patraque a cause de la fièvre, il se contenta de sourire au réponse de gros Nico. Le petit garçon était un peu déçu de savoir que l'automobiliste n'était qu'un type qui avait trop bu. Il aurait préféré avoir eut affaire a un détective privé ou à un homme de la Mafia de St-Clement. Dans les films, ça avait toujours du bon d'avoir un mafieu qui vous devez un service. A cette pensée, le petit garçon eut une petite mine boudeuse avant de retrouver le sourire. Nico ne lui en voulait pas pour son coups de pied et en plus il lui avait ramener des comics.

Le visage du petit garçon s’illumina d’intérêt. Les yeux pétillants de joie, il laissa échapper un "Merci, t..." Mais il n'eut pas le temps de terminer, interrompus par une infirmière qui venait lui annoncer qu'on voulait le voir. Nico en conclu qu'il s'agissait d'un journaliste. Kvanh, célèbre. Le petit garçon gonfla le buste d’orgueil sans lui répondre. Il était encore en train de se demander ce qu'était une femme vénale, que le gros Nico s'en allait. Kvanh lui fit un petit signe de la main tandis que le mystérieux jeune homme qui voulait le voir entra a son tour.

" Ok, je t'attends! Je bouge pas de là.."

Il n'était plus que deux dans le pièce, Kvanh dévisagea en silence le nouveau venu qui se hâta de fermer la porte avant de prendre la chaise de Nico. Kvanh en profita pour se redresser en s'asseyant dans le lit tout en écoutant silencieusement ce que lui disait l'inconnu. Il se contenta hocher la tête légèrement pour confirmer qu'il était bien Kvanh. Quand il eut fini, le jeune anglais se demandait pourquoi il lui posait ses questions. Il en déduit que ça devait bien être un journaliste. le garçon secouant la tête et pour toute réponse se contenta de mentir.

"Je déteste pas l'orphelinat. Y a que y a des gens que j'aime moins. Et d'abord, je suis juste parti parce que je l'ai décider."

Le ton n'était énerver, bien au contraire, il se sentait fier d'être considérer comme un garçon courageux. Mais Kvanh essayait de paraitre calme. Il n'avait pas envie que tout le monde lise dans les journaux qu'il était parti pour retrouver son père porté disparu. Cependant une question lui brulé les lèvres. Il finit par demander en se grattant la narine droite et en tournant la tête à la recherche de quelque chose.

"Hé dite! Vous êtes journaliste? C'est où qu'on vous a vu à la télé et elle est ou la caméra?"

Le jeune homme sourit devant le mensonge de Kvanh et commenta :

" On décide rarement de quitter un endroit qu'on apprécie relativement si on n'y est pas un minimum forcé pour trouver quelque chose d'important, ou se protéger. Tu as risqué ta vie. Je ne pense pas que tu sois parti sans raison. Sinon tu serais revenu avant qu'on te trouve agonisant sous un pont. Je suis d'avis que tu n'as rien à perdre. " conclut-il avant de se redresser et de remarquer les Comics.

Commençant rapidement à feuilleter le premier de la pile, il sourit de nouveau à la question du garçon. Il répondit presque distraitement :

" Tu sais les caméras, j'ai plutôt tendance à les éviter. Et j'évite au contraire de raconter ce que j'ai vu... "

Il déposa le magazine sur les autres et se pencha légèrement vers Kvanh en accrochant son regard. Il baissa à peine le ton de sa voix :

" Je suis un agent secret. Services de renseignements britanniques. On recrute des gens un peu comme toi, parce qu'on pense qu'ils ont le potentiel pour faire de bons agents... et qu'ils n'ont plus rien à perdre dans leur vie actuelle. Nous sommes orphelins. Tous. Est-ce que tu veux nous rejoindre, ou préfères-tu retourner dans cet orphelinat que tu ne détestes pas tant ? Des gens très bien peuvent t'adopter tu sais. Et tu pourras avoir une vie normale. L'école, les jeux vidéo, les filles. Nous aussi on a ça. Mais avec des missions secrètes aux quatre coins du monde. Je te laisse quelques instants pour réfléchir. "

Le jeune homme s'enfonça dans son siège et reprit le même Comics en commençant cette fois à le lire avec un peu plus de concentration. Il se demandait quel serait le type de réaction de l'enfant. Silence ? Questionnement ? Incompréhension ? Rire ? Discrètement, il passait quelques regards au dessus du magazine pour voir le visage de Kvanh.

Le petit garçon se contenta de hausser les épaule à la réponse que lu fournissait le journaliste.I ne savait pas trop quoi lui répondre. Il avait si sur de lui dans ses affirmation qu'il pensait qu'il le prendrait mal si il le lui répondait négativement. Et puis d'une certaine façon il n'avait pas tort.Il eut un petit rire nerveux quand il l’entendit lui dire qu'il n'avait plus rien à perdre.Mais se fut sa seule réponse.

Kvanh essayait de comprendre où voulait en venir le journaliste. Il était loin de s'imaginer ce qui l'attendait. Ce n'était pas un journaliste. La nouvelle surprit le petit garçon qui se demanda d'autant plus qui il pouvait bien être Mais le suspense ne dura pas. Kvanh n'avait pas quitter l'adulte du regard depuis qu'il avait attraper le comics. Mais quand il lui appris qu'il était un Agents secret, l'anglais se contenta de cligner les eux ses dire un mots. Trop d'informations importantes influaient vers son cerveau, il lui fallut un peu de temps pour bien comprendre et réaliser ce que lui proposer cet homme. Sa petite voix juvénile fit écho àn ce que venait d'affirmer l'espion.

" Un agent secret!!? Un vrai de de vrai.... Euh je veux dire comme James Bond?"

Kvanh ne lui laissa pas le temps de lui répondre. il se leva d'un coup en sautant de joie dans son lit. Il ne s’arrêta que pour tousser avant de parler de façon surexciter.

"C'est cool si t'es un vrai agent! Tu vas pouvoir retrouver mon Papa! Ils ont fait une erreur en m'envoyant a l'orphelinat.Je suis pas un animal de compagnie qu'une famille peut décider d'adopter! Mon père est pas mort! Il est porter disparu. Il ya peut-être une petite chance qu’il soit encore en vie..." Kvanh changea de ton d'un coups, il venait de se rendre compte d'un truc. A bout de souffle après avoir parler aussi longtemps il demandant timidement. " Qu'est ce que vous aller me faire si je refuse... pare qu'en fait vous venez de me révéler un truc secret défense, là?"

Kvanh se tut d'un coups, attendant ses réponses. Mais il savait déjà qu'il n'allait pas refuser. Nico allait être trop jaloux quand il lui dirait qu'il allait être agent secret

Finalement, c'était l'excitation qui prenait le pas sur le reste. Le jeune homme pensa que les enfants avaient au moins l'avantage de ne pas être trop durs à convaincre. En grandissant, n'importe qui deviendrait sceptique en entendant ces paroles. C'était dans le fond assez normal. Posant le Comics, l'invité tenta de calmer Kvanh :

" Doucement, sois plus discret. "

Il écouta les paroles concernant son père disparu en mer avec un peu de surprise. L'espoir ne semblait pas le quitter. Essayant de ne pas briser trop violemment les rêves de l'enfant, le jeune homme répondit aussi délicatement que possible :

" Kvanh, ton père a disparu il y a déjà quelque temps mantenant. Il faut accepter qu'il nous ait quitté. Les gens qui vivent sur une île déserte après un naufrage, c'est dans les films. S'il était vivant, il sera revenu vers toi. C'était ton père et il t'aimait. Il ne t'aurait pas abandonné. S'il avait pu revenir, il l'aurait fait. "

Etant donné la façon dont il s'accrochait à retrouver son père, il l'aimait vraiment beaucoup. Eric avait donc supposé que l'inverse devait être vrai.

" Nous serons peut être ta nouvelle famille. A l'endroit où tu seras, tu auras comme tous les autres une grande chambre, des consoles, une grande télé, un grand lit, de grands endroits pour faire du sport, de la nourriture à volonté, un ordinateur... Nous ferons tout pour que tu sois heureux. "

Ce qu'ils feraient s'il refusait ?

" Nous ne ferons rien. Qui croirait un enfant de ton âge parler d'agent secret ? "

Un sourire taquin aux lèvres, il finit par poser la question fatidique :

" Alors, ta réponse ? Est-ce que tu souhaites changer de vie ? "

Kvanh prit un peu mal la vérité sur son père, une mine boudeuse commença à se former sur son visage. Mais d'une certaine façon, l'agent, qui ne s'était pas encore présenté, ne faisait que confirmer ce qu'il avait commencé à accepter. Son père ne reviendrait pas. Kvanh baissa la tête comme si il ne voulait pas entendre ce qu'on venait de lui dire avant de répondre a son tour.

" C'est dur de voir ses parents partirent. Je suis pas sûr qu'on arrive un jour à l’accepter, on se contente juste de vivre avec. Mais je crois bien que c'est encore plus dur quand un des cercueils est vide."

Il écouta la suite, l’endroit qu'il lui vendait avait l'air d'être un paradis pour les enfants, une télé, une console, un ordi... Ça semblait trop beau, mais il n'y avait qu'une chose qui pouvait vraiment l’intéresser. Il ne put s’empêcher de rire quand on lui dit que personne ne le croirait si il parlait d'agent secret. On finit par lui demander sa réponse.

" Ok, je veux bien vous suivre, je vois pas trop ce que je pourrais apporter, mais je veux bien essayer... Sinon il y a une piscine? J'aimerais bien reprendre mon entrainement... J'ai pas vraiment eu l'occasion de nager depuis que je suis allé à l'orphelinat"

Le jeune homme sourit à Kvanh lorsqu'il admit qu'il était dur de voir ses parents partir. Il faisait preuve d'un peu de pessimisme qui était toutefois assez compréhensible dans sa situation.

" Quand on perd quelqu'un qu'on aime, l'accepter ou pas ne change rien. Ca reste douloureux. On vivra avec quoiqu'il arrive. "

Le garçon sourit à Kvanh lorsqu'il accepta sa proposition et le rassura :

" Tu nous apporteras. Tu vas juste passer un petit test et tu seras entraîné, ne t'inquiètes pas. Et nous avons des piscines olympiques oui. Tu pourras reprendre tranquillement et devenir meilleur que jamais ! "

L'invité se releva et s'étira avant d'expliquer :

" La suite est simple. Tu finis de guérir, tu parles de ça à personne, tu retournes un jour ou deux à l'orphelinat le temps qu'on s'occupe de tout, faire semblant que tu sois adopté, tout ça... Et après on viendra te chercher. Mais pas un mot ! " insista-t-il.


Quelques jours s'écoulèrent tranquillement, rythmées par les soins qui étaient fournis à Kvanh pour qu'il soit totalement en forme. Comme prévu, le garçon retourna à l'orphelinat. Il était devenu un petit héros local et soudainement, la popularité lui avait offert quelques amis qui finiraient probablement par lui tourner le dos à la première occasion. Il avait également hérité d'une chambre dans laquelle il était seul. A la nuit du premier jour de son retour, le garçon ferma les yeux dans son lit, la tête pleine de rêves d'agents secrets.

Le matin suivant, Kvanh ouvrit les yeux. Il était seul, dans une pièce aux murs uniformément blancs. Il était nu dans un lit et plusieurs vêtements étaient posés sur le sols, soigneusement pliés : un t-shirt de couleur orange avec un curieux logo noir représentant une sorte d'ange tenant un arc et coiffé d'un casque militaire qui se trouvait être assis sur un globe terrestre. Le tout était surmonté d'un mot étrange "Cherub". Il y avait également un boxer blanc, un pantalon de treillis, des chaussettes épaisses et des rangers soigneusement cirées.

Kvanh se contenta d'acquiescer à ce que lui dit l'agent secret. Il fut un peu déçu de ne pas pouvoir en parler Nico,celui-ci aurait été trop jaloux de savoir qu'il allait devenir un agent secret. Le petit garçon se voyait déjà sauvait le mode à coup de sulfateuse, d'explosion digne des plus grande production américaine et des jolie fille accrocher a son coup. C'est sûr, le prochain James Bond sera d'origine Pakistanaise.

En plus, il y avait de quoi nager. le petit garçon était déjà impatient d'y être. Mais le fait de ne pas pouvoir en parler était assez contraignant. Pourquoi fallait qu’être un agent soit un chose aussi secrète.

L'homme s'était levé,le petit garçon leva la main droite et fini par dire.

" Promis, juré, craché! Je vais rien dire...." Il hésita un instant en regardant le sol et fini par ajouter. " Euh... j'irais cracher dehors, je crois pas que je peux cracher ici."


Les jours, qui passèrent, semblaient être une éternité. Mais à son retour de l’hôpital, Kvanh profita un peu sa pseudo célébrité et surtout de sa chambre. Kvanh était confortablement installé dans son lit et s'endormit sans vraiment s'en rendre compte.

Quand Kvanh ouvrit les yeux, il lui fallut un petit moment avant de se rendre compte qu'il n'était plus dans sa chambre et qu'il était nu. Jurant en pakistanais, il bondit sur ses jambes en cachant ses parties intimes avec ses mains et se précipita vers les vêtements qui trainaient par terre. Le orange n’était pas sa couleur préférée et le logo de l'ange n'était pas non plus sa tasse de thé, mais il n'était pas super à l'aise tout nu. Tout en se dépéchant de s'habiller, il fini par crier pour se faire entendre.

" Hé? Où je suis? Ya quelqu'un? je suis réveillé!"

Il se doutait de se qu'il s'était passé, mais ça ne l’empêchait pas d'être un perdu.Il chercha la porte de cette chambre en se disant qu'il pourrait tenter de trouver quelqu'un qui pourrait le renseigner

Parvenu à l'extérieur de la chambre, Kvanh déboucha sur un couloir donnant accès à de nombreuses portes de part et d'autre. Tout semblait calme et silencieux. S'aventurant un peu plus avant, le gamin parvint jusqu'à un pallier où se trouvait un ascenseur.

Il vit, arrivant d'un autre couloir, deux enfants, à peine plus âgés que lui, portant un t-shirt, de couleur grise cette fois mais orné du même logo que le sien. Sa tentative d'engager la conversation demeura vaine, les jeunes arrivant faisant même un détour pour l'éviter avant de lâcher un laconique "On ne doit pas parler aux oranges".

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent à leur tour, laissant sortir un homme d'une trentaine d'année, portant lui un t-shirt blanc et comportant toujours l'étrange ange armé d'un arc. Tout aussi silencieux que les enfants croisés précédemment, l'adulte se contenta d'indiquer le bas, d'un mouvement impérieux de l'index, avant de disparaître par un couloir.

Interloqué, Kvanh entra dans l'ascenseur et, suivant les instructions qu'il avait cru comprendre, appuya sur le bouton du rez-de-chaussé. Arrivé dans un vaste hall, il marqua un temps d'arrêt, un peu perdu au fond, avant de se diriger vers une porte vitrée devant laquelle se tenait une femme derrière un bureau.

"Bonjour Kvanh", lui dit-elle avant qu'il n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche. "Entre, madame Moore t'attend."

Sans laisser au garçon le loisir de s'étonner, elle l'escorta jusqu'à une double-portes en bois à laquelle elle frappa avant de s'effacer pour le laisser entrer.

Devant Kvanh se trouvait une vaste pièce croulant sous les livres. À l'exception des hautes fenêtres donnant sur des terrains de sport extérieurs et d'une cheminée dans laquelle flambait déjà un bon feu, les murs étaient entièrement occupés par des rayonnages sur lesquelles étaient posés des centaines d'ouvrages.

Derrière un bureau de style victorien, se tenait un petit bout de femme au visage ingrat dont les yeux se plissèrent une fraction de seconde en voyant entrer le gamin.

"Bonjour, monsieur Dev Padjar.", l'accueillit-elle en se levant pour aller à sa rencontre. "Je suis Eleutheria Moore, directrice de cet établissement."

Un petit sourire était perceptible sur le visage ridé. Invitant Kvanh à prendre place dans un des fauteuils entourant une table basse, la directrice reprit.

"Monsieur Taylor nous a fait part de votre acceptation à être des nôtres., poursuivit-elle. "Il y a néanmoins quelques formalités à accomplir avant tout cela. Êtes-vous vraiment décidé ?"

La femme fit mine de s'asseoir à son tour avant de se raviser.

"Mais je manque à tous mes devoirs.", s'excusa-t-elle. "Un garçon de votre âge doit mourir de faim au réveil... Voulez-vous une tasse de thé ?"

Kvanh cligna des yeux la bouche ouverte par la surprise en voyant qu'on l'évitait la première fois. Il se mit même a répondre au deux premiers garçons en leur disant sur un ton de gamin revanchard.

" Hé tu t'es regardé d'abord! 'Spéce de.. t-shirt gris!"

Ces types étaient des racistes des t-shirt orange ou quoi. Kvanh continua sa route en accélérant le pas et en se se retournant de temps en temps pour voir les deux garçons s'éloigner de lui. Ils méritaient des coups de pieds aux fesses, mais le petit garçon savait très bien qu'il ne le ferait pas. Surtout qu'il ne furent pas les seuls a l'ignoraient. un adulte en T-shirt blanc ne lui adressa pas un mot avant de lui désigne l’étage du dessous puis de disparaitre. Le petit garçon monta dans l’ascenseur en se grattant la nuque d'un air intrigué avant d'appuyer sur tous les boutons qui allait jusqu'au rez de chaussé.

Ce fut à cet endroit que le garçon un peu perdu se retrouva dans un vaste hall. Kvanh y avait l'impression d'être tout petit. Remarquant un porte vitrée, il s'y dirigea en accélérant le pas et avant qu'il n'ait le temps de dire ou de voir qui que ce soit, il fut accueilli par une femme derrière une bureau qui lui annonça que une dame dont il avait déjà oublié le nom.

Kvanh eut a peine de le temps de répondre d'une voix juvénile. " D'accord m'dame..." qu'elle était déjà en train de le guider vers la porte du bureau pour le laisser y entrer. Une fois a l'intérieur Kvanh observa la pièce d'un rapide coups d’œil circulaire. Il avait du mal a voir ce qu'il voyait. dire que son père l'avait déjà traité de bordélique, mais il devait bien avouer qu'il avait trouver son maitre. Kvanh ne pu alors s’empêcher de fixer le petit bouts de femme qui se trouver en face de lui sans sourire. Loin de lui l'idée de se moquer d'elle, il était surtout en train de s'imaginer la réaction qu'aurait eut son père en entrant dans cette pièce.

Elle s'avança vers lui en écorchant son nom et l'invita à s’assoir dans un fauteuil qui lui semblait plus que confortable Kvanh s'y enfonça en lui rendant son sourire. " Bonjour M'dame. En fait Dev est mon deuxième prénom..."

Il acquiesça quand on lui dit qu'un certain monsieur Taylor avait parlé de lui. Il pouvait enfin mettre un noms sur le visage de son recruteur. "Oui, je le suis... c'est pas comme si j'avais beaucoup à perdre."

Elle allait s'assoir avant de lui proposer du thé, la boisson de vieux. Ca craignait vraiment trop d'en boire. Le petit garçon eut un air dégouté qu'il cacha tant bien que mal par un sourire avant de répondre. " Non merci, mais vous auriez du chocolat, s'il vous plait?"

C'était quand même autre chose que l'eau bouillie avec des herbes dedans. Des tonnes de questions lui venait en tête, mais il se disait qu'il allait avoir pas mal de réponse

"Oh, toutes mes excuses, monsieur Padjar.", se reprit aussitôt la directrice. "Je ne voulais pas écorcher votre nom."

Eleutheria Moore eut un petit sourire amusé devant l'expression du gamin qui venait de se voir proposer une tasse de thé. Kvanh avait bien tenté de masquer son dégout pour cette boisson sous un sourire un peu crispé, cela n'avait pas échappé à l'œil avisé de la femme, fine psychologue et habituée depuis des années à décortiquer d'un seul regard ses interlocuteurs.

"Oui, à votre âge, il est naturel de préférer le chocolat mais je vous assure que le thé est bien plus sain pour la santé…"

Tranquillement, avec des gestes précis et mesurés, la directrice s'installa dans un fauteuil faisant face au jeune Kvanh qui venait de s'installer. En regardant ce jeune garçon empreint d'une telle spontanéité juvénile, elle en venait presque à regretter son travail. Avait-elle le droit de priver le gamin de son insouciance et de l'utiliser comme elle le faisait pour des missions n'ayant rien à voir avec sa jeunesse ? Elle avait beau se dire qu'elle agissait au nom d'un intérêt supérieur, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir un petit sentiment de culpabilité. Néanmoins, elle pouvait quand même se dire que tout était mis en œuvre pour préserver au mieux l'intégrité des enfants "utilisés" par Cherub. Leur formation était irréprochable et un comité d'éthique veillait jalousement pour évaluer au mieux la dangerosité (tant physique que psychique) des missions.

"Nous avons toujours quelque chose à perdre, monsieur Padjar.", reprit-elle, s'appuyant sur la réflexion désabusée du gamin. "Ne serait-ce que l'image qu'on voudrait que les autres aient de nous. Donc, je vous le redemande encore une fois, êtes-vous vraiment certain de vouloir faire partie de notre organisation ?"

La femme s'interrompit quelques secondes alors que la porte du bureau s'ouvrait laissant le passage à la secrétaire qui portait un plateau sur lequel se trouvait le chocolat demandé, ainsi qu'une tasse de thé et des petits gâteaux. À aucun moment, Eleutheria Moore n'avait semblé transmettre cette "commande" mais pourtant tout était prêt conformément aux souhaits du gamin.

Lui laissant le temps de plonger son nez dans le bol encore fumant, la directrice but lentement une gorgée de son thé avant de plonger ses yeux dans ceux de Kvanh et de poser la question fatidique.

"Vous sentez-vous réellement prêt à passer les petits tests en vu de votre admission au sein de Cherub ?"

Kvanh haussa les épaules. Ca arrivait plus souvent qu'on ne le pensait. " C'est pas grave, vous pouviez pas savoir..."

La vieille dame insista un peu sur les bien fait du thé, mais elle n'allait pas le faire changer d'avis comme ça. Kvanh secoua la tête avant de rétorquer avec toute la confiance du à son âge. " Oui.. peut-être. Mais le chocolat c'est meilleur dans la bouche!"

Tandis qu'elle était dans ses pensées, Kvanh observa un peu mieux la pièce où il se trouvait. Jouant nerveusement avec le bas de son t-shirt orange qu'il s'amusait à enrouler autour de ses doigts. Il fut un peu surpris de la réponse qu'elle lui donna sur les choses qu'il avait à perdre. Il n'avait jamais penser que l'image qu'il donner de lui même avait de l'importance pour les autres. Elle réitéra sa question. Kvanh mit plus de temps à répondre cette fois-ci. D'une part parce que la secrétaire venait de rentrer avec leur commandes et des gâteaux. d'autre part parce qu'il se rendait compte qu'on attendit de lui qu'il réfléchisse a sa réponse. Kvanh attrapa son bol et avant de plonger le nez dedans, elle lui reposa une question. Kvanh but une gorgée de son chocolat et se tourna pour vérifier que la secrétaire s'en était allée.

" Elle aussi, c'est une agente... Mes parent m'ont toujours dis que c'était pas bien d'écouter aux portes..."

Il avait bien compris que la conversation devait être enregistrer ou un truc dans le genre. Ca se faisait dans certains films d'espionnage. Kvanh préféra en plaisanter avant de se mettre à boire en laissant en suspens la fin de sa phrase. D'une certaine manière, ce que lui avait dis ses parents ne l'avait jamais empêcher d'écouter aux porte. " Oui je suis prêt, je veux vraiment faire partie de votre organisation..." Il se pencha pour récupérer un biscuit qu'il commença a grignoter avant de demander " Mais ça consiste en quoi exactement ces test? c'est du sport!"

Le petit garçon était déjà un sportif, il se disait que ce serait du gâteau. il espérait juste que ce soit pas des question sur les tables de multiplication. Il avait encore un peu de mal avec la table de 9.

La directrice arborait toujours le même sourire amusé devant les réparties de Kvanh. La spontanéité du gamin était rafraichissante et arrivait à point pour changer les idées d'une femme trop souvent confrontée au mensonge et à la dissimulation.

"Monsieur Padjar, il serait malvenu de ma part de vous dévoiler à l'avance la nature des tests.", répliqua-t-elle calmement. "Tout ce que je peux vous assurer, c'est qu'il n'y en a aucun qui ne soit insurmontable avec un peu de volonté."

Levant un index moralisateur, elle poursuivit, pointant le biscuit que le garçon grignotait avec entrain.

"Attention quand même à ne pas trop manger. Les épreuves ne sont pas toutes compatibles avec la phase de digestion."

Laissant Kvanh vider consciencieusement son bol de chocolat jusqu'à la dernière goutte, elle pressa sur un bouton caché sous le plateau de la table basse. La porte du bureau s'ouvrit alors sur un garçon d'une douzaine d'année, portant un t-shirt gris, aux cheveux bouclés et au regard vif et malicieux.

"Monsieur Roy sera votre guide durant cette phase.", expliqua-t-elle. "Nous nous retrouverons dans mon bureau pour faire le point à l'issu"

Suivant le nouvel arrivant, le jeune Pakistanais sortit de la pièce pour affronter les différentes épreuves qui allaient lui être imposées.

Rapidement, l'agent ainsi promu guide officiel quitta le bâtiment entrainant Kvanh dans son sillage.

"Allo. J'm'appelle Maxence.", se présenta-t-il. "Sois pas chicken, y'a rien d'tough dans les épreuves. Ca va passer comme du beurre dans la poêle."

Le Québécois était du genre volubile, même si son vocabulaire imagé n'était pas toujours parfaitement compréhensible. En tout cas, il était enthousiaste et faisait ce qu'il pouvait pour décontracter le gamin qui venait passer les fameux tests.

Arrivé dans le gymnase, Maxence entra dans une salle dont le sol était recouvert par un épais tapis. S'accroupissant, le garçon retira ses rangers en invitant son camarade à faire de même.

"On va faire un petit combat, yinque toé pis moé.", expliqua-t-il avant de monter sur le tatami.

Pendant que Kvanh le rejoignait, Maxence retira son t-shirt gris pour enfiler une veste de kimono sur laquelle il noua une ceinture noire.

"Combat en trois rounds.", annonça-t-il. "Faut juste débarquer l'autre. On se fesse pas et on s'pète pas la fiole…"

Kvanh fit un peu la moue quand elle refusa de lui dire de quoi il s'agissait. Kvanh était un enfant qui adoré les surprise, mais pas les contrôle surprise et encore moins ce genre de test à l'aveugle. en plus elle lui faisait des remarques sur le gateau qu'il était en train de manger. Kvanh cessa de le grignoter et observa le biscuit en louchant. Pourquoi en proposer si elle ne voulait pas qu'il les mange. Le petit Garçon haussa les épaule, ce n'était pas un gateau qui allait le rendre malade. il enfourna le reste du gâteau dans sa bouche et se précipita pour en attraper un dernier au cas où elle aurait décider de les ranger. Il mâchait en la regardant du coin de l’œil, les vieilles personnes étaient quand même un peu étrange parfois.Il but un peu pour aider le gâteau à mieux passer puis il decouvrit qu'elle venait d'appeler un jeune garçon appelé Roy qui l'emmena en dehors du bureau.

Kvanh le suivit en silence jusquau gynmase tandis que l'autre se mettait à parler bizarrement. Kvanh ne lui répondit pas tout de suite parce qu'il n'avait pas tout compris. Mais il était content de voir que ce n'était pas un racite de T-shirt comme les derniers garçons qu'il avait croisé dans les couloirs. Le petit jerséein finit quand même par lui demander.

" c'est quoi l'histoire des T-shirt?"

Le garçon bizarre fini par lui proposer un combat. Kvanh ne comprit pas tout de suite qu'ils devait faire. Mais il comprit qu'il ne devait pas le frapper, juste le mettre KO. Kvanh imita l'autre en enlevant son t-hirt pour rechercher un haut de Kimino qu'il ne noua pas et le rejoignit sur les tatami sans enlever ses chaussures. tandis que Maxence lui donner des régles incomprehensible. Kvanh se gratta la tête avant de demander.

" On fait du judo quoi? "

Il déglutit en se disant qu'il n'en avait jamais fait et qu'il n'était pas doué pour ça. en plus l'autre avait une ceinture noire. il devait être fort. Kvanh se dit qu'il n'avait aucune chance de réussir. Il se mit a fanfaronner en donnant de coups de pied et des coups de poing dans l'air comme un pro des art martiaux. Sauf que du point de vu extérieur ça ne ressembler pas à grand chose de véritablement impressionnant pour essayer .

"Craint ma puissance, j'ai tout appris avec le grand Jacky Chan"

Le garçon se précipita sur maxence en lui sautant dessu pour essayer de le plaquer au sol

"Bah, les t-shirts ?", avait répondu Maxence. "C'est pas fourrant. C'est comme les grades icitte. Orange, c'est quand t'es rien qu'un visiteur. Rouge, c'est pour les flos, les ti-culs, quoi. Tu portes le bleu-ciel quand tu vas passer l'entrainement. Après, t'es gris, puis bleu-marine et noir à la fin si t'es un crack. Et quand t'es trop vieux, tu passes blanc."

Arrivé au dojo, le Québécois attendit son adversaire sur le tatami. Avant qu'il n'ait le temps de l’arrêter, Kvanh s'était porté à sa rencontre sans même prendre le temps de retirer ses chaussures. Amusé, le t-shirt gris regarda le gamin gesticuler devant lui dans une démonstration désordonnée de ce qu'il devait prendre pour une exhibition d'arts martiaux.

"Doucement avec tes sparages...", commença Maxence avant de s'interrompre en esquivant souplement l'assaut maladroit.

Saisissant au passage le poignet du jeune Pakistanais, l'agent le projeta au sol, amortissant juste assez la chute pour ne pas faire de mal à son adversaire, mais l'appuyant suffisamment pour le sonner légèrement.

"T'as pas les guts au moins...", constata-t-il en laissant le temps à son adversaire de se relever.

Les deux attaques suivantes de Kvanh, bien que plus prudentes, connurent le même sort que la première mais jamais le gamin ne baissa les bras, essayant à chaque fois de renverser son adversaire.

Ressortant du dojo, Maxence donna une petite tape d'encouragement sur l'épaule du jeune garçon tout en le guidant vers l'épreuve suivante. Avant de le laisser face à ses exercices scolaires, le Québécois tint à rassurer le petit Pakistanais pour qu'il ne baisse pas les bras trop vite en ressassant longtemps sa défaite au combat. Le point définitif serait fait à l'issue des cinq épreuves et tout serait pris en compte.

Dans la salle de cours, Kvanh dut faire face à une série impressionnante de questions touchant divers domaines scolaires : anglais, mathématiques, histoire, géographie, et d'autres plus abstraits s'apparentant à de la logique pure et dure.

Après cette "pause cérébrale", le gamin fut conduit dans une petite cour où, armé d'un stylo bille, il reçu pour mission de tuer un malheureux poulet que le cuisinier devait cuire pour le repas de midi. Ensuite, Kvanh se retrouva devant un parcours d'obstacles, courant d'arbres en arbres et de plates-formes aériennes en échelles de corde ou autres tyroliennes déployées à une dizaine de mètres du sol. Pour finir, il lui fallut plonger dans la piscine pour aller chercher une brique au fond du bassin et la rapporter sur le bord opposé.

Durant ces quelques heures, Maxence ne quitta pas Kvanh d'une semelle, l'encourageant avant chaque nouveau test, le saoulant même avec son verbiage rarement compréhensible, mais restant toujours d'un enthousiasme communicatif qui poussait l'apprenti agent à se surpasser sans cesse pour affronter les nouvelles difficultés.

Enfin, les deux enfants se retrouvèrent dans le bureau d'Eleutheria Moore. La femme était de nouveau assise tranquillement derrière son bureau, occupée à griffonner quelques notes sur un dossier ouver devant elle.

"Allo, madame, c'est clairé.", annonça le Québécois, sans plus de façon. C'est pas un pisseux, pour sûr..."

Levant les yeux au ciel, la directrice poussa un léger soupir fatigué.

"Monsieur Roy, quand vous déciderez-vous à parler vraiment anglais ?", demanda-t-elle avec une pointe d'amusement avant de tourner la tête vers Kvanh. "Alors, monsieur Padjar. Comment c'est passée votre matinée ? Comment pensez-vous vous en être sorti avec les tests ?"

[HRP]Avant de répondre à ces dernières questions, tu peux narrer tes réactions face aux différents tests. Hormis le combat où tu n'avais aucune chance de victoire, tu peux expliquer comment tu as affronté les autres, et la façon dont tu les as, ou pas, surmontés. À toi de jouer. Évite seulement de tout rater ou de tout réussir de façon trop brillante. [/HRP]

"Aahhh ok..." répondit Kvanh sur un air pensif avant de déduire à haute voix. " Donc vu que toi t'as un t-shirt gris t'es pas un crack, mais t'as fini de t'entrainer... "

Aprés avoir attaquer le gamin à l'accent à couper au couteau, Kvanh ne comprit plus rien. Il se souvenait juste avoir vu le sol, le mur derrière lui, puis le plafond avant d’atterrir lourdement au sol. Le souffle coupé et un peu sonné par la prise du canadien, Kvanh se releva en se grattant la tête d'un air gène en disant.

" T'as du bol...c'est quoi des saparatrucs?"

Le petit pakistanais avait l'esprit de compétition et il n'avait pas envie de rester sur un échec. Il attaqua de nouveau et obtins le même résultat. La dernière attaque n'eut pas plus de sucés. Kvanh était prés pour une dernière attaque, mais Maxence le stoppa en lui donnant une tape d’encouragement dans le dos. Mauvais joueur, le petit garçon se défendit.

" En même temps t'es plus vieux que moi et mes chaussures me gênaient. Je t'aurais mis la misère sinon."

Kvanh suivit son guide. Ils quittèrent le Tatami pour se retrouver devant... de cours. Kvanh regarda les exercices avec un air de dégout en ce demandant ce que ça venait faire dans ses test. les cour ce n'était pas son truc. Il commença d'abord par lire tout les sujets en essayant de chercher ce qui pourrait l'inspirer puis il tomba sur les test de logique auxquels il répondit assez vite avec un score plutôt bon, puis vint les math sur lesquels il répondit un peu plus lentement mais qu'il termina assez vite vu qu'il ne répondit qu'a deux questions, les autres ne lui semblait pas a son niveau. Kvanh pensait avoir complétement rater sa géographie et son histoire, mais les résultat étaient moyens.Quand a l'anglais, il rata complétement la grammaire et eut un résultat en dessous de la moyenne en orthographe.

Après cette torture cérébrale, Kvanh eut la joie de pouvoir se défouler un peu, on lui demanda de tuer un poulet avec un stylo. L'idée lui paraissait folle, mieux valait un couteau. Et puis il avait déjà aidé son père à tuer et vider un poisson, ça devait être pareil. Kvanh commença d'abord par se rapprocher du poulet en douceur, il était sur le point de le rattraper lorsqu'il se mit à lancer un cri de guerre pour se donner un peu de courage. Surpris le poulet sursauta et se mit a courir en battant des ailes, totalement paniqué tandis que Kvanh se ramassa la tête première dans la paille. Il se releva en jurant en pakistanais et se mit à poursuivre le poulet qui était bien plus vif que lui. Après 5 minutes à courir dans tout les sens à être encourager par le québécois, Kvanh était sur le point de laisser tomber quand il comprit que le crayon ne servait pas attraper le poulet mais juste à le tuer. Kvanh enleva sa chaussure et ses lacets pour les attaches de façon à avoir un nœud coulant. Il arrêta de courir en s'approchant du poulet dans l'idée de l'attraper avec son lasso de substitution. mais le poulet l'évita. Kvanh perdit patience et jeta sa chaussure en direction du poulet. A sa grande surprise, sa chaussure sonna le poulet qui se mit à perdre l'équilibre. Kvanh eut un petit sourire de triomphe, il se rapprochait de la volaille avant qu'elle ne reprenne ses esprits et s’apprêtait à la tuer quand il s'en sentit incapable. Il tendit sa proie qu'il tenait par le cou a Maxence en lui disant.

" Je l'ai eu. Je pourrais le vider, mais comptes pas sur moi pour le tuer. Avec un stylo c'est trop cruel!"

Courir après le poulet avait fatigué le petit garçons, et bien que sportif, il accueillit l'épreuve suivante en râlant. En tant normal, il aurait apprécier ce genre de parcours mais il commençait à en avoir marre. Il commença le parcours sans réelle motivation. Le parcours d'obstacle fut un peu dur, il le réussit après s'y être reprit plusieurs fois. Mais la partie dans les arbres lui parut plus facile car il se reposait un peu entre le partie de tyroliennes et d’échelles. Mais la partie la plus dure lui sembla être les échelles de cordes. Kvanh n'avait plus de force en fin de parcours et faillit abandonner.

Il pensait en avoir fini avec leur épreuves. mais ce n'était pas le cas, Kvanh regarda l'étendue d'eau devant lui. Il devait aller chercher une brique sous l'eau et traverser le bassin. Ça lui sembla la partie la plus facile. Kvanh enleva ses chaussures et plongea dans la tête la première. Ses vêtements avaient tendance à accrocher un peu dans l'eau, mais il se servit de l'élan de son plongeon pour se rapprocher le plus possible de son objectif. il ne perdit pas de temps a remonter et fit une bonne partie du parcours sous l'eau. Dés qu'il se saisit de la brique il se rendit que ce ne serait pas aussi facile qu'il le pensait la brique était plus lourde qu'il ne l'avait imaginé et qu'il ne pourrait pas faire le parcours sans remonter respirer. Ce qu'il fit dés qu'il récupéra l'objet. Kvanh commença a nager sur le dos en posant la brique sur son ventre afin de ne pas trop fatiguer ses bras qui avait déjà bien souffert pendant le parcours. Il ne cherchait pas obligatoirement à se maintenir à la surface, il nageait en semi apnée en se laissant couler pour éviter de trop se fatiguer, ses habit étant un handicap supplémentaire. Il se servait des marque sur le plafond pour savoir si il nageait dans la bonne direction ne remontait que quand il sentait qu'il avait vraiment besoin de reprendre son souffle. Il mit un peu plus de temps qu'il ne l'aurait penser pour traverser le bassin, mais il finit par y arriver sans boire la tasse.

Les encouragement de son compagnon et la peur de retourner à l'orphelinat l’aidèrent à vraiment se surpasser. Si Maxence y était arriver, il n'avait pas de raison d'échouer. La raclée qu'il lui avait mis au judo lui était resté en travers de la gorges et l'avait encore plus motivé à se surpasser.

Après la piscine, Kvanh suivit Maxence jusqu'au bureau de la directrice dont il avait déjà oublier le prénom. Encore trempé, le pakistanais sourit à le remarque de Maxence qu'il n'avait pas comprise. mais il avait l'impression qu'il venait de dire du bien de lui. Kvanh tenta de s’assoir dans un des fauteuils pour se reposer quand Eleutheria lui demanda comment s'était passer. Kvanh était trop fatigué pour pouvoir argumenter, même si il essayer de ne pas trop le montrer.

"Bah j'étais moyen. J'ai rater le combat et les exercices aussi. Le reste c'était trop facile, je vous refait ça tout les matin si vous voulez" finit il par plaisanter avant de rajouter "... mais j'ai pas tuer le poulet, j'ai pas voulu le faire..."

Secouant lentement la tête, Eleutheria Moore écoutait avec un demi-sourire Kvahn donner son ressenti sur la façon dont il avait affronté les tests. Au moment où le gamin, les vêtement encore ruisselant, allait s'avachir dans un des fauteuils, la femme protesta, sans hausser pour autant le ton, interrompant net le mouvement.

"Non, monsieur Padjar !", dit-elle fermement. "Venez vous asseoir sur une chaise devant mon bureau. Vous ne voulez tout de même pas détériorer un de mes fauteuils..."

Pendant que le jeune Pakistanais prenait place à l'endroit ainsi désigné, la directrice ne le quittait pas des yeux, mesurant l'état de fatigue dans lequel se trouvait le garçon.

"Je ne pense pas que vous ayez réellement raté le combat.", expliqua-t-elle. "Vous n'aviez strictement aucune chance face à monsieur Roy mais nous voulions mesurer votre ténacité et votre volonté de ne pas céder. Nous n'avons pas été déçu sur ce point. Pour la suite, contrairement à ce que vous pensez, les exercices écrits n'ont pas été si catastrophiques que cela. Vous aurez du travail pour vous mettre au niveau de vos camarades mais vous possédez un sens logique tout à fait remarquable."

Pendant cette petite mise au point, Kvanh pouvait sentir, dans son dos, la présence de Maxence qui peinait visiblement à rester immobile comme en témoignaient les grincements du parquet alors que le Québécois piaffait sur place, passant son centre d'équilibre d'un pied sur l'autre.

"Il est dommage que vous n'ayez pas tué le poulet comme demandé, surtout en ayant eu autant de difficulté à le capturer mais je retiens votre volonté de ne pas vouloir faire souffrir cet animal.", poursuivit la femme, insensible aux signes d'impatiences manifestés par le t-shirt gris. "Les autres épreuves sportives ont montré votre aptitude et votre condition physique fort satisfaisante. Vous n'avez pas le vertige et possédez un excellent sens de l'équilibre."

Eleutheria Moore marqua un temps d'arrêt dans ses explications, comme pour entretenir le suspense.

"Félicitation, monsieur Padjar.", annonça-t-elle en griffonnant quelques mots rapides dans le dossier du gamin. "Si cela est toujours votre souhait, vous pourrez intégrer le département CHERUB et troquer cette couleur orange pour une rouge qui vous ira bien mieux."

Un mince sourire plissa le visage ridé de la directrice.

"Monsieur Roy va encore s'occuper de vous quelques instants.", conclut-elle en se levant. "Il vous faut encore vous trouver un pseudonyme. Kvanh Padjar doit s'effacer devant le futur agent de CHERUB."

Pendant tout le débriefing, Maxence avait eu du mal à tenir en place, impatient à l'idée de pouvoir ressortir avec la nouvelle recrue. En effet, pour le Québécois qui avait passé la matinée avec Kvahn, cela ne faisait aucun doute, le jeune Pakistanais possédait toutes les qualités pour intégrer leur service.

Certes, il ne ferait certainement pas des étincelles immédiatement, mais ce n'était pas ce qu'on lui demandait. Il aurait bien le temps de se former au contact des nombreux instructeurs du Campus et il progresserait vite sous leurs conseils avisés et parfois musclés.

À l'énoncé du verdict, Maxence laissa échapper un "Ça l'fait !" fort peu protocolaire qui lui valut encore un regard noir de la directrice et attrapa son nouveau camarade par le bras pour l'entraîner hors du bureau.

"Tiguidou !", lâcha-t-il rapidement à l'intention de la vieille chouette avant de sortir bien vite.

Une fois dans le couloir, il donna une bonne bourrade à Kvanh.

"C'trop l'fun ! T'es dans la gang astheure...", s'exclama-t-l enthousiaste. "On va fêter ça ! T'es-tu OK pour aller boire une liqueur. T'as-tu faim ? On va s'faire un rôteux avec une portion d'graisseuse et du décapant."