Levant ses bras vers le ciel, doigts entre-mêlés pour se pencher sensiblement vers l'arrière, Hazel restait tout de même pensive en écoutant les propos de Bryn. A priori, il avait une vision très idéalisée des relations. Comme tous les enfants sans doute. Peut-être même comme Hazel il fut un temps. Ah, l'amitié, sentiment spontané qui liait deux êtres pour le meilleur comme pour le pire! C'était mignon. Les êtres humains sont pourtant des animaux comme les autres. Ils s'éduquent, se manipulent... Qui mieux qu'un agent, dont le job était d'être un menteur et un manipulateur, pouvait en avoir conscience? Malgré le programme initial, Bryn avait gardé une innocence qui risquait de voler méchamment en éclats à la première mission un peu rude moralement. Il tenait plus du soldat que de l'espion.
"T'es mignon..."
Ses doigts se détachèrent et elle laissa retomber ses bras le long de son corps, en fixant Bryn avec un petit sourire amusé.
"... Mais plutôt naïf."
Elle s'était assez étirée pour sa part. Il était temps de reprendre la course.
"Un bon agent, celui qui sait comment limiter les risques, ne devrait pas en arriver à avoir besoin du genre d'aide qu'un ami peut apporter."
Mains sur les hanches, elle inclina la tête sur le côté.
"Quant aux entraînements, ils sont bien sympas, mais concrètement, quand il s'agira de risquer sa couverture ou sa peau, je suis curieuse de voir si cette si belle amitié idéalisée pourrait servir à quelque chose. Au final, quoiqu'on puisse croire ou nous faire croire pour garder le moral, on est toujours seul."
On était jamais mieux servi que par soi-même après tout. L'écossaise se demandait combien de temps ou d'années allaient s'écouler avant que l'un des amis de Bryn ne lui prouve qu'on pouvait très facilement passer du meilleur confident au pire connard de l'espèce humaine. Heureusement, certains avaient de la chance et ne la comprendrait jamais. Dommage que la chance ne soit pas quelque chose de tangible et maîtrisable. Se détournant de Bryn, elle reprit sa foulée.