2015/03/09-IM – Liverpool, Grande-Bretagne – [Mission d'introduction de James Clusaz] – Filature discrète

Le blanc, à l'autre bout du fil, se prolongea plus que de raison, traduisant nettement la surprise du policier. Lorsque la voix du commander se fit entendre de nouveau, elle était hésitante, comme si l'homme réfléchissait tout en parlant.

"Kidnappé ? Mais... Pour quelle raison ? Luciano, tu dis ? Un chef de gang ? Mais lequel ? Quel est son rapport avec les Diablos ?"

Il y avait, au moins, un point positif. Le jeune agent avait réussi à se libérer mais il était loin d'être sorti d'affaire.

"Sais-tu où tu te trouves ? Je vais t'envoyer des renforts dès que tu seras localisé. Essaie de te mettre en sécurité en attendant."

Espérons que James ait une idée de l'endroit où il avait été amené, ou, du moins de la façon de le savoir, sinon l'envoi de renfort risquait d'être compromis.

James était très inquiet. Il avait été dans le coffre de la voiture. Il n'avait donc rien pu voir du chemin qu'ils avaient suivi. Mais il savait juste une chose : le trajet n'avait pas été très long, alors il n'était pas loin du magasin. Il devait être à 20 minutes en voiture et 40 minutes à pied mais cette information n'allait pas beaucoup aider.

- Le vendeur m'avait pris pour un espion des Hell's ou des Sharks. Il m'a alors amené chez Luciano. Et c'est pour cette raison que je le prends pour un chef de gang. Je me trompe peut-être mais je crois que c'est ça.

James reprit son souffle tranquillement et réfléchit à la prochaine question.

- Je ne sais vraiment pas là. j'ai été transporté dans le coffre d'une voiture, mais je crois que ce n'est pas loin du magasin de jeux vidéo.

Maintenant il devait se cacher mais où? Ici, aucun endroit n'était sûr.

Un bref juron parvint aux jeunes oreilles de James. Le flegme légendaire du policier venait de se fissurer alors qu'il essayait de trouver une solution pour sortir le gamin de ce mauvais pas.

"Tu n'as vraiment aucun indice à me donner ?", insista-t-il. "Laisse le téléphone allumé que l'on essaie de te localiser par ce moyen et file te mettre à l'abri."

Le smartphone toujours collé à l'oreille, James s'était approché de la porte pour jeter un coup d'oeil à l'extérieur de la pièce. Le passage donnait accès à un vaste hangar, contenant des alignements de rayonnages remplis de carton. Il n'y avait aucune trace d'une présence humaine. À une dizaine de mètres sur la droite, le jeune agent put apercevoir des portes fermées, s'ouvrant certainement sur des salles similaires à celle dans laquelle il se trouvait.

Un léger bruit se fit entendre derrière James. Claudio reprenait lentement ses esprits et commençait à s'agiter sur sa chaise.

James devait vite se cacher pour ne pas se faire avoir. En plus, Claudio commençait à se réveiller. Il n'avait plus le temps de faire marche arrière et de s'occuper de Claudio.

- non désolé, je n'ai rien d'autre. En même temps j'avais un sac sur la tête !

Maintenant il devait se cacher. La salle devant lui avait beaucoup de cachettes. S'il était assez petit, il pourrait se cacher dans un carton. Ou se mettre dans une armoire, en espérant qu'elle soit, elle aussi, assez grande. Il choisit d'abord la première option : se cacher dans un carton. Il chercha des yeux un carton assez grand puis il tomba sur un carton assez large. Bien sûr, il devrait se faire tout petit mais ce carton était surement assez grand pour un enfant comme James.

Il s'approcha du carton et se mit dedans. Il se plia en deux serrant ses genoux avec ses mains la tête posée contre le fond du carton. La position n'était pas confortable, mais c'était mieux que rien.

Il reprit le téléphone et dit:

- c'est bon ! J'ai une cachette !

Heureusement que James n'était pas gros. Il put se glisser sans trop de mal dans un carton vide placé sur la première étagère. Là, recroquevillé sur lui-même, il retint son souffle, espérant de tout son coeur ne pas être découvert.

Pour le moment, aucun bruit extérieur ne lui parvenait, montrant que son évasion n'avait pas encore été découverte. Quelques longues minutes s'écoulèrent dans ce même calme relatif. L'agent commençait à ressentir tout l'inconfort de sa position, sentant que les crampes commençaient à le gagner.

Soudain, des éclats de voix retentirent. Aux cris de Luciano répondaient les explications embarrassées et craintives de Claudio. Le jeune Hispanique savait bien qu'il été en faute pour s'être laissé ainsi surprendre par un gamin plus jeune que lui et appréhendait les sanctions possibles qui allaient suivre.

Divers bruits parvenaient à James toujours blotti dans son carton. Ses ravisseurs semblaient le chercher avec un zèle accrus et Claudio n'était pas le dernier à fouiller chaque recoin, espérant peut-être atténuer son "erreur" en mettant la main le premier sur le fugitif.

Soudain, le carton, dans lequel James se terrait, bougea et un cri retentit. "Il est là !". Claudio hurlait pour prévenir les autres, tout en ouvrant complètement le carton.

Avant que le jeune agent n'eut le temps de réagir, il se vit extrait sans ménagement de sa cachette et jeter à terre. Alors qu'il était maintenu au sol, le visage menaçant de Luciano apparut dans son champ de vision.

"Alors, comme ça, tu ne te plais pas en notre compagnie ?", ironisa le bandit.

Au même instant, évitant à James de fournir une réponse embarrassée, de nombreux coups de sifflet se firent entendre et la porte du hangar s'ouvrit brutalement, enfoncé par une sorte de bélier manié par deux policiers en casques et gilets pare-balles, laissant le passage aux équipes spéciales d'intervention.

L'entrepôt fut rapidement envahi par les forces de l'ordre et ses occupants maîtrisés sans ménagement. Avec une brutalité calculée, les policiers passèrent les menottes, mains dans le dos, à tous les suspects, James y compris, faisant fi des protestations du gamin.

Emmené à l'écart, ce dernier se retrouva face à face avec le commander Sexton, visiblement rassuré de le voir en bonne santé.

"Ca va petit ?", demanda l'homme, encore un peu inquiet. "Tu n'as rien ?"

Réalisant qu'il était sauvé, James put enfin respirer. Sa mission venait de se terminer et il allait pouvoir regagner le Campus.


[HRP]Nous sommes arrivés au terme de ta mission. J'espère que tu as eu autant de plaisir à la jouer que moi à te la faire vivre.

Merci pour ton rythme soutenu et ton enthousiasme. Tu peux ajouter 3 points à ton barème et es autorisé à poster dans l'enceinte du Campus où tu pourras retrouver quelques camarades.

Félicitation pour ton t-shirt gris, maintenant officialisé.

Tu peux, si tu le souhaites, réagir une dernière fois à ce sujet.[/HRP]

James avait eu tellement peur quand Claudio l'avait trouvé. Si la Police n'était pas arrivée. Il aurait fini devant Luciano. Et celui-là n'aurait pas hésité à le tuer. Enfin, il était sauvé. Et sa mission était terminée. Il était content de retourner au campus. Il se regarda le commander Sexton:

- et bien appart quelques crampes est une belle frayeur. Oui je vais bien!

Il décontracta ses muscles douloureux. Et il regarda les policiers arrêter les autres.
James était tellement heureux sa première mission n'avait pas raté! Il regarda le commander Sexton:

- On rentre maintenant! ?

Épilogue

La descente de police sur l'entrepôt connut un succès total. L'arrestation des voyous porta un coup fatal au gang des Diablos. Ses membres ayant réussi à échapper au coup de filet s'évanouirent dans la nature et ne firent plus parler d'eux. Certains essayèrent de renforcer les gangs rivaux tandis que d'autres s'exilèrent vers d'autres agglomérations où ils tentèrent de passer inaperçus.

Rapidement identifié comme étant le chef du gang, Luciano Marietta fut longuement interrogé et condamné à plusieurs années de prison.

Son bras droit était Marvin Jones dont le magasin en centre ville servait à approvisionner les nombreux enfants embauchés comme revendeurs par le gang. Il tint longtemps compagnie à son chef à la maison d'arrêt de Liverpool.

Claudio Riverra passa également en jugement. Malgré son jeune âge, c'était lui qui contrôlait d'une main de fer la cohorte d'enfants faisant partie du gang, n'hésitant pas à punir lourdement les éventuels récalcitrants. Il fut placé en centre de détention pour mineurs jusqu'à sa majorité et termina sa peine en compagnie des chefs de son ancien gang.

Ronaldo Lopez et Raúl étaient deux des nombreux gamins utilisés par les malfaiteurs pour revendre la drogue en ville. Il ne furent pas particulièrement inquiétés mais firent l'objet d'un suivi attentif par une assistante sociale.

P'tit Pois et son complice remportèrent le prix des voleurs les plus ridicules de l'année. Leur neutralisation par des gamins lors du cambriolage ratée leur valut un franc succès à la maison d'arrêt où ils purgèrent quelques mois de prison.

Le commander Sexton poursuivit sa carrière au sein de Scotland Yard et fut affecté à Londres où il aller être amené à collaborer occasionnellement avec d'autres agents de Cherub.