2015/06/02-IM – La Valette, Malte – [Mission d'introduction de Gepetto Del Capone] – Une mystérieuse disparition

La volonté exprimée par Gepetto de retourner se jeter dans la gueule du loup pour aller chercher Leon amena un regard surpris de l'homme, légèrement dérouté par ce courage un peu suicidaire. Passe encore que le seul albinos voulut y retourner mais il parlait d'emmener avec lui Brian qui devait sortir, d'après les renseignements fournis par Leon, de trois jours d'emprisonnement et, donc, ne devait pas être en conditions optimales pour une telle action. Du moins s'il avait été un gamin "normal"...

"Vous êtes fous ou quoi ?", s'étonna l'agent français. "Venez avec moi, je vais vous mettre en sécurité auprès de la police maltaise. Ensuite laissez-la faire son travail. Elle sortira Leon de là."

"Ça ira monsieur.", protesta Brian malgré sa fatigue nettement visible. "Nicola a raison, il faut aller chercher Leon immédiatement..."

"C'est hors de question !", le coupa sèchement l'homme avant de poursuivre plus calmement. "C'est beaucoup trop dangereux. Quant à Leon..."

Le Français hésita un bref instant avant de murmurer, dans une tentative de rendre crédible la couverture de son agent.

"Je m'en veux de l'avoir entraîner là-dedans. Il devait juste me servir d'indic dans l'orphelinat en échange d'un effacement de son dossier judiciaire. J'espère qu'il ne lui arrivera rien..."

L'inquiétude, feinte ou réelle, de l'homme était nettement perceptible alors qu'il secoua de nouveau la tête pour marquer son opposition au projet de Gepetto.

"Ce n'est pas à vous d'intervenir, la police est payée pour ça.", conclut-il. "Par contre, nous aurons besoin de vos témoignages pour faire tomber ce réseau..."

Sans vraiment leur laisser beaucoup de choix, l'homme entraîna avec lui les trois enfants, Luca, visiblement soulagé de s'éloigner de cet endroit, Brian, plus dubitatif mais dont l'épuisement se serait mal accommodé d'une nouvelle expédition, et Gepetto, beaucoup plus ennuyé, qui se demandait comment il allait réussir à s'exfiltrer avant que son dossier, et celui de Brian, ne soit examiné de façon plus approfondi.

Après s'être éloigné d'une cinquantaine de mètres, il parvinrent jusqu'à un poste de police dont l'activité, inhabituelle à une telle heure de la nuit, trahissait l'état d'alerte. Les trois garçons furent conduits dans une petite pièce où un agent leur apporta couvertures et boissons chaudes pendant que leur "sauveteur" s'entretenait avec les autorités.

Assis dans la pièce, chocolat chaud à la main Gepetto tentait de relativiser, cela aurait pu être pire si jamais l'homme s'était demandé pourquoi un jeune délinquant avait cherché à aiderLéon ou si jamais Léon lui avait dit avant qui ils étaient réellement. Il s'adressa à Brian en anglais à voix plutôt basse au cas ou où policier bilingue passerait par là.
-'font vraiment chié! Enfin ça aurait pu être pire je vais envoyer un texto à Steeve qui devrait pouvoir nous exfiltrer assez vite, a part toi et Luca il y avait personne d'autre avant qu'on arrive ?

Puis, attendant la réponse de son compatriote l'albinos sortit son téléphone portable, effectua la manoeuvre de déverrouillage standard puis tapa et envoya le texto suivant.

Citation :

urgent Brian a été sauvé malgré quelques complications nous sommes au commissariat vient vite nous chercher avant que nos couvertures sautent stp

Puis après la rédaction du long message Gepetto le relut et cliqua sur envoyer, puis il rangea le portable dans sa poche, attendant avec impatience une réponse du contrôleur, d’ici quelque tempsles policiers auraient regardé leurs dossiers. Et l’idée de devoir subir un long interrogatoire déplaisait profondément à l’albinos. Et il doutait de la capacité de Brian à tenir le coup sur la durée étant donné son état de fatigue. Mais bon les agents du MI5 étaient malins et il ne doutait pas de la capacité de Steeve à les sortir de là. En effet compte tenu du fait qu’ils étaient dans un commissariatet que Brian était épuisé l’idée d’une évasion était peu probable.

Gepetto songea qu’il ne verrait probablement plus jamais Léon. Ce qui était à ses yeux préférables pour lui mais surement pas pour le petit Français qui aurait sans doute bien du mal à prouver l’existence de CHERUB si jamais il essayait. Enfin, il avait probablement mené lui aussi sa mission a bien, même s'il avait mis plus longtemps que l’albinos ce qui, vu son niveau, était normal. Toujours aussi stressé car la suite des événements allaient être aussi décisive que compliqué pour lui, notre jeune protagoniste avala une gorgée de chocolat chaud. Il avait toujours préféré le thé mais apparemment ce n’était pas disponible dans le commissariat. Ah vraiment quel manque total de gout de la part des policiers maltais de ne pas avoir mis de thé dans leur lieu de travail ce qui semblait si évident à notre Anglo-italien. Le jeune homme songea tout de même que cette fois s'il n’avait pas été puni ce qui compte tenu de la rudesse de l’orphelinat et de sa tendance à l’insubordination était pas mal, même malgré le peu de temps qu’il avait passé dans l’orphelinat.

À peine une minute après avoir envoyé son texto, le téléphone de Gepetto se mit à vibrer à son tour tandis que s'affichait un message lapidaire.

Citation :

WTF ! Je m'occupe de tout. Bougez pas !

L'albinos eut un demi-sourire en lisant ces consignes et en imaginant sans peine l'air hagard que devait avoir Steeve au saut du lit. Comment auraient-ils pu bouger de l'endroit où ils se trouvaient ? Effectivement, dans leur situation, le mieux à faire était d'attendre sur place.

Autour d'eux, le commissariat ressemblait à une ruche en pleine activité. Ordres secs, portes qui se claquaient brutalement et bruits de pas dans les couloirs trahissaient un véritable branle-bas de combat. Les trois enfants sursautèrent même à un moment, lorsqu'une poignée d'hommes cagoulés fit irruption dans leur salle de repos pour en ressortir aussi vite sans même un mot d'excuse.

Peu de temps après, l'homme qui les avait recueillis dans la rue passa la tête par l'entrebâillement de la porte. Il avait, lui-aussi, revêtu une sorte de treillis et portait une cagoule roulée au niveau de son front.

"Ça va les jeunes ?", s'enquit-il. "Ne bougez pas d'ici, c'est l'affaire de moins d'une heure..."

Décidément, tout le monde semblait s'accorder sur le fait qu'ils ne devaient pas sortir du commissariat...

Puis, à l'agitation précédente, succéda un long silence, entrecoupé seulement par les rares bruits faits par les quelques agents restés au poste. Puis, une discussion sembla s'élever au niveau de l'accueil. Les policiers semblaient en désaccord avec un nouveau venu.

La porte de la pièce s'ouvrit de nouveau et Gepetto reconnut Steeve qui hocha la tête en les voyant.

"Oui, je vous le confirme, ce sont bien eux.", déclara-t-il au jeune agent qui l'accompagnait. "Le Procureur veut les recueillir immédiatement leur témoignage. J'embarque avec moi les deux aînés. Le plus jeune a besoin de dormir encore... Veillez à ce qu'il se repose, nous viendrons le chercher dans la journée."

Visiblement dépassé, le fonctionnaire de police hésitait, en l'absence de ses supérieurs partis en intervention, à donner satisfaction à l'agent du MI 6 qui s'était présenté, faux documents à l'appui, comme étant envoyé par le bureau du juge. Il était partagé entre la crainte de subir les reproches de son supérieur hiérarchique et celle de mécontenter le bureau fédéral. Finalement, devant l'insistance hautaine de Steeve Frescot, il finit pas céder et autoriser le transfert de Brian et de Gepetto.

Aussitôt, les deux agents de CHERUB purent suivre le contrôleur de mission et quitter rapidement le commissariat avant qu'un fonctionnaire trop zélé ne remette cette décision en cause.

Une fois en lieu sûr, Gepetto put faire un rapport détaillé à l'espion britannique, complété par moment par les renseignements recueillis par Brian. Puis, épuisés, les deux enfants purent enfin se coucher pendant que Frescot informait ses supérieurs à Londres. La nuit allait être écourtée pour beaucoup de responsables des services secrets de Sa Majesté qui allaient devoir analyser et confirmer les informations recueillis et en déduire les implications pour l'avenir. CHERUB semblait ne plus être le seul organisme employant des mineurs et cela risquait de changer la donne dans les missions futures.


[HRP]Ainsi se termine ta mission sur Malte. Il va falloir du temps au MI 5 pour digérer les renseignements que tu as recueilli (et à la DCRI également pour les informations dévoilées à Leon).
J'espère que tu as eu autant de plaisir à la vivre que moi à te la faire jouer.

Tu peux ajouter 4 points à ton barème (en écrivant un nouveau post dans le sujet correspondant afin de conserver une trace de ta progression) et poster dans l'enceinte du Campus. Attends-toi à te faire convoquer chez Eleutheria Moore pour un débriefing un peu "poussé".
Je te laisse réagir une dernière fois à ce sujet avant que je n'écrive la conclusion. Félicitation pour ton t-shirt bleu marine. [/HRP]

Gepetto était fière de lui, encore une autre mission réussie, il avait non seulement réussi à libérer Brian en moins de vingt quatre heures et lui avait donc sauvé la vie mais il avait en plus découvert un trafic d'enfant qui serait probablement démantelé prochainement mais en plus, cerise sur le gâteau il avait prouvé l'existence d'une autre organisation employant les enfants. Biensûr cette découverte allait être lourde de conséquences pour lui, pour CHERUB mais aussi pour le MI5 tout entier, apparemment il allait bientôt être convoqué chez la chouette. Pour une fois que ce n'était pas pour une connerie, mieux valait qu'il en profite même s'il se préparait à subir un long débriefing. La nuit fut bénéfique à l'albinos toutefois s'il doutait que l'on lui accorde une semaine de repos après une mission aussi courte. Il avait une masse extrêmement importante de devoir à faire, cette idée était profondément déprimante.

Une de ses pensées fut pour Léon,peut-être que lui n'en avait pas encore conscience mais leur rencontre allait tout changer l'avenir de manière durable. Plus aucune mission d'infiltration ne serait pareille désormais. Avec une certaine amertume, Gepetto songea que certains agents de CHERUB avaient peut-être raté des missions d'infiltrations à cause d'un agent de GAVROCHE déjà sur le coup. Le jeune homme passa un certain temps à se demander quand l’organisation des grenouilles avait été crée et par qui, il savait que l'organisation française avait été créé après la seconde guerre mondial, un certain laps de temps devait probablement s'être écoulé entre les deux événements bien sûr.

Mais tout de même, notre jeune protagoniste songea que le secret était farouchement gardé pour qu'aucune de deux organisations n'aient pris conscience de l'existence d'autres agents mineurs avant sa rencontre avec Léon. Après un petit déjeuner et un court voyage en voiture, ils rentrèrent sur le campus où Brian fut tout de suite pris en charge par le médecin et ou Gepetto put regagner sa chambre et se détendre sans bien sur oublier l'idée d'une convocation prochaine chez la directrice. Il se demanda aussi d'où lui venait son prénom Eleutheria, ses parents avaient probablement eu du mal à trouver un prénom pareil. Enfin, avec son propre prénom le t-shirt bleu marine ne pouvait pas faire de critique, un prénom original valait toujours mieux qu’un prénom que quinze personnes portent se disait l’ancien mafieux.

Épilogue

Les forces de police maltaises étaient intervenues avec précision et rapidité et avaient procédé aux interpellations de nombreux suspects, mettant ainsi un terme, de façon brutale, à une filière de trafic d'êtres humains qui enlevait de jeunes orphelins sur l'île pour les envoyer clandestinement vers le sud de la France où ils se trouvaient sous la coupe d'un réseau mafieux qui les exploitait de diverses manières (mendicité, convoyage de drogue voire même prostitution).

Le coup de filet se poursuivit en France où, fort des renseignements obtenus à Malte, la quasi-totalité du réseau fut mis hors d'état de nuire.

Mère Marie Stigmata, de son vraie nom Michela Qormi, n'était pas une religieuse mais une criminelle recherchée depuis plusieurs années par Interpol. La façon dont elle réussit à se retrouver à ce poste reste pour l'instant un mystère mais le procès devrait permettre d'en apprendre davantage.

Plusieurs surveillants de l'orphelinat furent également impliqués dans ce trafic et la police peine un peu à définir le rôle exact de chacun.

Les enfants disparus furent pratiquement tous libérés et purent quitter la France pour rejoindre des familles d'accueil, tout en étant suivis par des psychologues chargés de leur faire oublier leur récent calvaire. La police française est sur le pied de guerre pour retrouver ceux qui manquent encore à l'appel (Pete Johnson en particulier) et vérifier qu'il n'y ait pas davantage d'enfants impliqués.

Matt et Jamie furent transférés, avec les autres orphelins de Sainte-Hélène du Saint-Suaire, vers un autre établissement du même type. Le petit Luca Donatti fut pris en pitié par de braves gens d'Ħ'Attard (au centre de l'île) qui déployèrent des trésors de tendresse pour lui faire oublier ses mésaventures et retrouver une vie "normale".

D'après les informations données par la police maltaise, le Français qui recueillit les trois enfants à leur évasion de l'orphelinat était un membre de la police française, appelé Pierre Constand, mandaté par le Ministère de l'Intérieur pour cette enquête. Il avait "recruté" un jeune délinquant, Leon Fronti pour lui servir d'indic au sein de l'orphelinat. Après les arrestations massives des membres du réseau criminel, le gamin ne donna aucun signe de vie, bénéficiant certainement du programme de témoins protégés afin de le mettre à l'abri jusqu'au procès.

Brian Morgan et Gepetto Del Capone rejoignirent le Campus où ils durent mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard scolaire accumulé durant leur mission.

Quant à Steeve Frescot, il resta en poste à La Valette, continuant à jouer son rôle "d'honorable correspondant" en toute discrétion.